18 ans après les événements historiques qu'il met en scène, "Le Jour le plus long" raconte dans une démesure exceptionnelle le Débarquement de Normandie. Un film de guerre monumental avec un budget de production record, porté par un casting international hallucinant, et qui a donné des idées à un certain Steven Spielberg... Il est à (re)voir ce soir 3 juin sur France 3.
Le Jour le plus long, le grand film sur le Débarquement
En 1962 sort en France et aux États-Unis un film de guerre épique, qui lie à la fois la démesure du cinéma de fiction et l'intention d'un drame documentaire. Le Jour le plus long, réalisé par un trio composé de Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki, sous la direction de Darryl F. Zanuck qui produit le film pour la 20th Century Fox, est en effet un "effort" de cinéma qui ressemble aux super-productions historiques de l'Âge d'or hollywoodien.
Mais plutôt que de s'attaquer à un récit historique ou biblique, c'est un événement encore récent qui est mis à l'écran : le Débarquement des forces alliées en Normandie le 6 juin 1944, autrement appelé le "Jour J" ou encore, donc, "Le Jour le plus long".
Un film hors norme
Pour raconter le 6 juin 1944, Le Jour le plus long se place essentiellement du point de vue des Alliés, mais aussi de celui des Allemands. Tourné et présenté pendant des années très tendues de la Guerre froide avec l'URSS, les forces soviétiques ne sont pas représentées dans le film.
On voit dans ce film de guerre épique aussi bien les généraux que les hommes de troupe, pour offrir une vue globale et à différentes échelles de l'événement. Le Jour le plus long prend son temps pour raconter le Débarquement, avec une durée de 2h58. À l'époque, il est présenté comme le film le plus cher de l'histoire du cinéma (environ 10 millions de dollars, soit 100 millions aujourd'hui), en concurrence avec Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz qui sort en 1963.
Le Jour le plus long se veut un film international, et pour son scénario que Darryl F. Zanuck veut le plus réaliste possible, il recrute l'écrivain français Romain Gary, le britannique Noël Coward et l'allemand (naturalisé américain) Erich Maria Remarque pour que les différents points de vue du film soient sérieusement documentés et fondés.
Un casting incroyable
Les séquences de batailles sont spectaculaires, et le choix du noir et blanc - pour donner du réalisme - permet d'inclure par moments des images authentiques, aussi en noir et blanc, du Débarquement. Des figurants sont mobilisés par milliers, différentes armées y participent en prêtant des hommes et du matériel, et surtout le casting constitué donne le vertige.
On compte ainsi, entre autres, à sa distribution les britanniques Richard Burton et Sean Connery, les français Jean Servais et Georges Wilson, Bourvil et Arletty, les allemands Paul Hartmann, Curd Jürgens, Hans Christian Blech et Gert Fröbe, les américains Henry Fonda et Robert Mitchum, John Wayne, Richard Beymer, Rod Steiger, Robert Ryan, etc.
Deux liens avec Steven Spielberg
Évidemment, Le Jour le plus long dispose d'une postérité exceptionnelle dans l'histoire du cinéma, et a largement influé sur la mise en scène des films de guerre. Il entretient à ce titre deux liens avec l'oeuvre de Steven Spielberg, puisque Le Jour le plus long reste le film en noir et blanc le plus cher jamais réalisé, jusqu'à La Liste de Schindler en 1993. Et il est certain que la séquence d'ouverture de Il faut sauver le soldat Ryan, où le Débarquement est représenté dans son plus grand chaos et dans toute sa violence, fait sciemment écho dans la démesure de sa production aux séquences de Le Jour le plus long, elles-mêmes extraordinaires et inédites lors de leur sortie en 1962.