En 2020, Jean Reno joue dans "The Doorman" le chef d'une équipe de mercenaires lancés dans un cambriolage très ambitieux à New York. Mais la concierge de l'immeuble, une ancienne Marine incarnée par Ruby Rose, ne va pas le laisser faire... Fond du fond de la série B d'action sorti directement en VOD chez nous, le film est diffusé ce soir sur CStar.
Un film anonyme pour Jean Reno
Star du cinéma français, Jean Reno en est aussi une du cinéma international, très populaire dans le monde entier et prêt à enchaîner les films dans toute leur diversité pour maintenir ce statut. Pas toujours très regardant sur la qualité des projets auxquels il collabore, on l'a vu ces dernières années aussi bien dans le très bon Da 5 Bloods de Spike Lee, l'honnête Bronx d'Olivier Marchal et le passable En plein vol de F. Gary Gray que dans des productions tout à fait dispensables. C'est dans cette seconde catégorie que se classe The Doorman, film d'action américain sorti en VOD aux États-Unis et en France en 2020, et dans quelques pays au cinéma. Pour un résultat catastrophique...
Une membre des Marines, après avoir vécu des événements traumatisants, est de retour chez elle. Devenue concierge d'un immeuble new-yorkais, elle va se retrouver confrontée à des mercenaires bien décidés à mettre la main sur de précieuses oeuvres d'art.
Ruby Rose en action hero
The Doorman a pour actrice principale l'actrice australienne Ruby Rose, dans le rôle donc d'une ancienne Marine qui va se confronter à des braqueurs intéressés par des oeuvres d'art. Mais comme l'avait d'abord annoncé Variety en septembre 2017, c'est à l'actrice Katie Holmes, plus connue et reconnue, que le rôle d'Alexandra "Ali" Gorski devait revenir. Ayant pris sa place en février 2019, Ruby Rose apporte donc dans The Doorman ses compétences établies dans le registre de l'action avec notamment ses performances dans xXx: Reactivated et John Wick 2.
Et au vu de l'allure de l'actrice dans la fonction et l'habit de concierge, Katie Holmes peut sans doute s'estimer heureuse d'avoir quitté le projet...
Jean Reno en chef de mercenaires
Bien entendu, ce n'est pas la concierge qui est intéressante mais l'ex-Marine, véritable machine à tuer qui va s'opposer aux mercenaires ayant pris d'assaut l'immeuble et protéger ses habitants. Ces mercenaires sont dirigés par le français Victor Dubois, incarné par Jean Reno. Celui-ci apporte donc dans The Doorman la prestance et la noirceur qui ont pu faire de lui un antagoniste ou un anti-héros remarquable dans plusieurs grand succès. Ici, malheureusement, bien qu'il se montre appliqué, sa performance reste largement anecdotique.
La faute sans doute à un film qui dans son ensemble est jugé extrêmement pauvre par la critique, ne proposant aucune originalité ni dans l'écriture - The Hollywood Reporter considérant par exemple que c'est un plagiat - raté - de Piège de cristal, ni dans la mise en scène des séquences d'action et des chorégraphies de combats, qui témoignent d'une absence totale d'inspiration...
Un échec commercial massif
The Doorman sort aux États-Unis et en France directement en VOD. Il est par ailleurs présenté au cinéma dans seulement huit pays : la Hongrie, le Portugal, l'Afrique du Sud, l'Ukraine, les Émirats Arabes Unis, la Russie, la Corée et le Vietnam. Sur tous ces territoires, il réalise des scores lamentables pour un total de 307 873 dollars encaissés... Marché de cinéma important où Jean Reno est très connu, la Russie compte pour 1/3 de ce total, avec 100 389 dollars à son box-office.
Fait rare, sa note critique et sa note spectateurs sont les mêmes sur Rotten Tomatoes : 24%. C'est donc à l'unanimité des différents publics que The Doorman est jugé ni fait ni à faire. Pourtant, réalisé par le japonais Ryūhei Kitamura, à qui l'on doit notamment Godzilla : Final Wars et l'amusant Midnight meat train avec Bradley Cooper, The Doorman aurait pu bénéficier du talent de son metteur en scène pour se distinguer un peu de la mêlée des séries B d'action bâclées qui végètent dans le circuit DTV. C'est malheureusement raté, avec une sauce qui ne prend jamais et un film qui ne repose que sur les clichés et les poncifs du sous-genre d'action home invasion.