Ce soir à la TV : juste pour cette scène de 12 minutes, ce thriller de 1956 est à ne pas rater

Ce soir à la TV : juste pour cette scène de 12 minutes, ce thriller de 1956 est à ne pas rater

Ce soir, Arte diffuse L’Homme qui en savait trop, un chef-d’œuvre d’Alfred Hitchcock avec James Stewart et Doris Day. Ce thriller de 1956 est marqué par une scène d’anthologie au Royal Albert Hall, qui symbolise tout le génie du maître du suspense. Plongée dans l’une des séquences les plus mémorables du cinéma.

La scène du Royal Albert Hall : une leçon de suspense

Dans L’Homme qui en savait trop, le couple McKenna (James Stewart et Doris Day) se retrouve pris au cœur d’un complot international après avoir été témoin d’un meurtre au Maroc. Le point culminant du film se déroule dans le célèbre Royal Albert Hall de Londres, où Alfred Hitchcock orchestre une scène d’une intensité rare, souvent considérée comme l’un de ses plus grands accomplissements.

La séquence, longue de près de 12 minutes, repose presque entièrement sur la musique et l’image. Alors que l’orchestre joue une symphonie dramatique, un assassin se prépare à tirer sur une personnalité politique au moment précis où les cymbales retentiront. Jo McKenna (Doris Day), qui a découvert le complot, est dans le public, impuissante à intervenir sans mettre la vie de son fils en danger.

Hitchcock joue ici avec le temps et le silence. Aucun dialogue ne vient perturber cette montée en tension orchestrale. À mesure que la musique s’intensifie, le spectateur est suspendu à chaque regard, chaque mouvement de caméra, chaque note qui rapproche le drame de son dénouement inévitable. La mise en scène alterne entre des gros plans sur Doris Day, déchirée par l’angoisse, et des plans larges qui capturent l’immensité intimidante de la salle.

Une inspiration pour Spielberg et De Palma

La scène du Royal Albert Hall illustre à la perfection le talent unique d’Hitchcock pour manipuler la tension (même s'il a un gros regret). Plutôt que d’utiliser des dialogues explicatifs, il s’appuie sur le langage visuel et sonore. La musique de Bernard Herrmann, compositeur attitré du réalisateur, joue un rôle central dans cette montée dramatique. Dans un geste audacieux, Herrmann lui-même apparaît à l’écran pour diriger l’orchestre, renforçant le réalisme de la scène.

Hitchcock utilise également l’espace du Royal Albert Hall comme un personnage à part entière. La grandeur du lieu, ses recoins et sa hauteur vertigineuse symbolisent l’impuissance de Jo face à l’intrigue qui se déroule sous ses yeux. Les spectateurs, plongés dans cette tension insupportable, ressentent chaque instant comme si le temps s’étirait.

Cette séquence a marqué l’histoire du cinéma pour sa capacité à maintenir une tension extrême sans artifices narratifs classiques. Elle a influencé d’innombrables réalisateurs, de Steven Spielberg à Brian De Palma, qui ont étudié comment Hitchcock parvient à faire monter la tension par le seul biais de la mise en scène.