Rendez-vous ce soir sur 6ter pour (re)découvrir le film sublime de Jean-Jacques Annaud "L'Ours" qui avait connu un énorme succès au box-office en 1988, et également traumatisé toute une génération de spectateurs.
L'Ours : un immense succès signé Jean-Jacques Annaud
Sorti en 1988 dans les cinémas français, le film L'Ours de Jean-Jacques Annaud est un film qui plonge le spectateur au cœur de la nature sauvage. Adapté du roman The Grizzly King de James Oliver Curwood, le film raconte l'histoire touchante d'un ourson orphelin, de sa rencontre avec un vieil ours et de leur survie dans un environnement hostile.
Au même titre que Bambi, toute une génération de spectateurs a été durablement marquée par le début du film, lorsque le petit ourson voit sa mère mourir sous ses yeux, suite à un glissement de terrain. Suite à cet événement traumatisant, l'ourson doit rapidement apprendre à survivre par lui-même.
Pendant sa quête de nourriture et d'abri, il rencontre un vieux grizzly mâle qui, au départ, le rejette. Cependant, face aux dangers communs et à la solitude, une relation de protection et d'apprentissage se développe entre eux. Le grizzly, d'abord indifférent, devient peu à peu une figure paternelle pour l'ourson, lui enseignant comment pêcher, chasser et éviter les dangers. Ensemble, ils traversent des épreuves et affrontent de nombreux périls, notamment deux chasseurs (incarnés par Jack Wallace et Tchéky Karyo) décidés à capturer le grizzly pour sa peau et ses griffes. Une des scènes les plus marquantes du film est le face-à-face entre un des chasseurs et le grizzly sous la cascade d'eau.
Nommé à six reprises aux César, L'Ours est reparti avec deux statuettes : celle du meilleur réalisateur, et celle du meilleur montage.
Neuf millions de spectateurs au box-office et une grosse frayeur
Le grizzly (dénommé Bart), à la filmographie impressionnante, a bien failli tuer Jean-Jacques Annaud sur le tournage. En effet, le réalisateur, qui avait noué une relation particulière avec l'imposant animal, s'était permis d'entrer dans son enclos pour le photographier. Comme il l'avait déclaré dans son autobiographie Une vie pour le cinéma parue en 2018, il avait confié avoir "franchi une ligne", et avait transgressé "les règles de la territorialisation", car il pensait que sa relation amicale avec Bart (disparu en 2000) était plus forte que les règles de la nature.
Une grosse erreur, puisque l'ours s'est jeté sur lui, visiblement gêné par un reflet de lumière émanant de l'appareil photo du cinéaste, et a précipité le réalisateur au sol, qui ne doit sa vie qu'à un détail, comme il l'avait révélé :
Il me saute dessus, mais il est tellement lourd qu’il a glissé et qu’il a du mal à remonter pour m’attraper. Il m’a raté de peu.
À terre, le cinéaste a le réflexe de faire le mort. Un comportement qui lui a sauvé la vie.
À sa sortie, le film de Jean-Jacques Annaud crée l'événement au box-office, en devenant le deuxième plus gros succès de l'année 1988, avec plus de neuf millions de spectateurs, juste derrière Le Grand Bleu de Luc Besson (seulement 60 000 entrées séparent alors les deux films).