Ce soir, la chaîne Chérie25 diffuse le film "Monsieur Batignole" porté par Gérard Jugnot. Sorti en 2002, il se déroule durant l'occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale.
Monsieur Batignole : un drame signé Gérard Jugnot
En 2002, Gérard Jugnot met en scène le film Monsieur Batignole, dans lequel il tient également le premier rôle. Il y incarne Edmond Batignole, un boucher-charcutier parisien, qui tente de survivre dans la France occupée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'histoire débute en 1942 à Paris, où Edmond Batignole, un homme ordinaire, est entraîné malgré lui dans les tourments de l'Occupation. Sa fille est fiancée à un collaborateur (Jean-Paul Rouve) qui aide les nazis à déporter les Juifs. Un jour, Edmond se retrouve à accueillir Simon Bernstein (Jules Sitruk), un jeune garçon juif dont la famille a été arrêtée. D'abord réticent, Edmond développe progressivement une conscience morale et prend des risques considérables pour protéger Simon. Au fil du récit, Edmond se transforme de simple opportuniste en héros inattendu, déterminé à aider Simon à fuir vers la Suisse.
À sa sortie, Monsieur Batignole connaît un joli succès, en attirant près de 1,8 million de spectateurs, et devient le 20ᵉ plus gros succès de l'année 2002 au box-office français. Le film permet à Jean-Paul Rouve de remporter le César du meilleur espoir masculin.
Le vrai Monsieur Batignole a-t-il existé ?
Comme il l'expliquait au micro de Thierry Ardisson, Gérard Jugnot s'est inspiré de son grand-père pour créer le personnage de Monsieur Batignole. Ce dernier était boucher dans le 19ᵉ arrondissement de Paris au moment où la Seconde Guerre mondiale a éclaté. Gérard Jugnot considérait son grand-père comme le héros de sa jeunesse. Celui-ci s'était illustré par son intégrité en refusant catégoriquement de faire du marché noir avec les soldats allemands (au grand regret de sa femme), un choix courageux qui a mené à la faillite de sa boutique.
Gérard Jugnot a déclaré lors de la sortie du film chez Thierry Ardisson que son grand-père était un modèle de droiture morale. Il a choisi de transformer le métier de son personnage en charcutier dans le film pour ajouter une touche d'humour, particulièrement vis-à-vis de Simon, le petit garçon juif qui ne mangeait pas de cochon. À travers le personnage d'Edmond Batignole, Jugnot rend hommage à l'intégrité et au courage de son grand-père, qui, malgré les difficultés économiques, a préféré rester fidèle à ses principes plutôt que de tirer profit des circonstances de l'Occupation.
Bien que Monsieur Batignole ne soit pas directement basé sur une histoire vraie unique (le grand-père de Gérard Jugnot n'a pas sauvé un petit garçon juif), le film s'appuie sur des faits historiques et des récits similaires de l'époque. De nombreux Français ont risqué leur vie pour sauver des Juifs de la déportation, et le personnage d'Edmond Batignole reflète ces héros anonymes de la résistance civile. Après la faillite de sa boucherie, le grand-père Jugnot a fini ses jours paisiblement dans le Loiret, vivant modestement mais conservant son intégrité intacte.