Alors qu'il rencontre actuellement un succès fou dans le film "L'Amour Ouf" de Gilles Lellouche, François Civil a décroché un de ses meilleurs rôles en mars dernier dans le thriller "Pas de vagues", qui est diffusé ce soir sur CANAL+.
Pas de vagues : François Civil pris dans un engrenage infernal
Réalisé par Teddy Lussi-Modeste et sorti en mars dernier, Pas de vagues plonge au cœur du système éducatif français pour en explorer les zones d’ombre. Inspiré par une expérience personnelle du réalisateur, le film suit Julien (interprété par François Civil), un jeune professeur idéaliste confronté à une accusation de harcèlement émanant d’une élève. Ce point de départ, riche en tensions, est le prétexte à une réflexion plus large sur la parole, la responsabilité et le rôle des institutions dans une société de plus en plus fracturée.
Le film ne se contente pas de brosser le portrait d’un enseignant en difficulté. Il ausculte avec précision les rouages de l’éducation nationale, ses failles, et les pressions auxquelles sont soumis les professeurs dans un climat parfois hostile. Avec une mise en scène tendue, Teddy Lussi-Modeste, épaulé par Audrey Diwan au scénario, emprunte au thriller pour enfermer Julien dans un engrenage où la vérité se confronte à la perception des autres. La menace latente du grand frère de l’élève accusatrice accentue encore davantage cette atmosphère oppressante, rappelant malheureusement des drames bien réels : les assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard.
Cette interprétation, intense et nuancée, préfigure en quelque sorte le succès de L’Amour Ouf, où François Civil partage l’affiche avec Adèle Exarchopoulos. D’ailleurs, un lien unit ces deux films : Mallory Wanecque, qui joue un rôle clé dans Pas de vagues, a été recommandée par François Civil à Gilles Lellouche grâce à ce long-métrage, ce qui lui a permis de décrocher le rôle de Jackie adolescente dans L’Amour Ouf.
Pas de vagues : l'histoire vraie du réalisateur
Pas de vagues puise sa source dans une expérience personnelle vécue par le réalisateur Teddy Lussi-Modeste. En 2020, alors qu'il enseignait le français dans un collège d'Aubervilliers, il a été faussement accusé de harcèlement par une élève de 13 ans. Cette accusation a déclenché une série d'événements perturbants, notamment des menaces de la part du frère de l'élève et une plainte déposée contre lui. Malgré ces épreuves, Lussi-Modeste a choisi de ne pas se mettre en arrêt maladie, craignant que cela soit perçu comme un aveu de culpabilité.
Au moment de la sortie du film au cinéma, le réalisateur a confié : "Le film est une fiction inspirée de faits réels. Certains des événements me sont arrivés il y a quelques années à moi et à certains de mes collègues. Au fond, ce film est comme un appel à l'aide."
Cette expérience personnelle a conduit Teddy Lussi-Modeste à coécrire le scénario avec Audrey Diwan, explorant les dynamiques complexes entre enseignants, élèves et institutions. Le film met en lumière les défis auxquels sont confrontés les enseignants, notamment le manque de soutien institutionnel et les pressions sociales croissantes.