Si le film « Charlie et la chocolaterie » est rempli d’effets spéciaux particulièrement sucrés, Tim Burton a voulu que l’une des scènes les plus connues contienne le moins d’images de synthèse possibles.
Sorti en 2005, Charlie et la chocolaterie est le deuxième plus gros succès international de Tim Burton, qui se place derrière Alice au Pays des merveilles, avec près de 475 millions de dollars au box-office mondial. Seconde adaptation du classique de Roald Dahl, après une première portée par Gene Wilder en 1971, le film nous emmène dans la fabrique de l’excentrique et énigmatique Willy Wonka, interprété par Johnny Depp.
Après avoir chacun découvert un ticket d’or dans une tablette du célèbre raffineur, cinq enfants ont le privilège de visiter la plus grosse chocolaterie du monde. Face aux merveilleuses et délicieuses sucreries, Charlie et ses compagnons révèlent leur véritable nature, au risque de se perdre dans l’usine… Dans l’une des scènes les plus célèbres, Veruca Salt, une jeune anglaise pourrie-gâtée, essaie de s’approprier l’un des écureuils de Willy Wonka, qui refuse de le lui vendre. Il faut dire que ces rongeurs sont spécialement entraînés à éplucher les noix au sein de la chocolaterie, parce qu’eux seuls sont capables de décortiquer parfaitement les fruits secs.
De véritables écureuils…
Ne voulant pas faire les choses à moitié et souhaitant limiter les images de synthèse sur cette séquence, Tim Burton a demandé à ce que des écureuils soient réellement entraînés à faire le tri entre les bonnes et les mauvaises noix. Au total, quarante écureuils ont été dressés par le spécialiste Michael Alexander et son équipe pendant dix mois, pour un résultat final de cinq minutes. Un entraînement laborieux qui n’était pas sans difficulté, à commencer pour les animaux, comme le révèle le site BBC News en 2005.
Malgré la clause de confidentialité signée avec Warner, le dresseur Steve Vedmore, qui a passé huit semaines sur le tournage avec les écureuils, confie au média britannique à propos de ce procédé :
Les écureuils placides sont faciles à manipuler et les autres sont agressifs, donc nous les utilisons comme des animaux de course qui peuvent aller d’un point A à un point B, étant donné qu’ils ne sont pas bons pour le contact humain. Ils mordent.
L’entraînement des écureuils était basé sur les récompenses. Lorsque les rongeurs effectuaient ce pourquoi ils étaient dressés, ils avaient droit à une ration de noix. Selon la BBC, certains d’entre eux étaient domestiqués. D’autres provenaient de sauvetages et certains étaient « nourris à la main », c’est-à-dire qu’ils avaient connu une imprégnation humaine dès leur plus jeune âge, et donc qu’ils n’avaient peu ou pas eu de contacts filiaux. L’American Humane Association a veillé à ce que la sécurité et le bien-être des animaux soient respectés durant cette longue préparation.
Un procédé qui prouve que Tim Burton a vu les choses en grand pour Charlie et la chocolaterie. Le cinéaste a par exemple utilisé 120 000 litres de chocolat pour créer la fameuse fontaine.