« Christine » est l'adaptation du roman de Stephen King signée John Carpenter. Réputé pour s’exprimer franchement sur les films basés sur ses ouvrages, que pense le célèbre romancier de ce long-métrage du maître de l’horreur ?
Jusqu’en 1983, année de sortie de Christine aux États-Unis, John Carpenter avait - au cinéma - uniquement signé des films basés sur ses propres scripts, parfois co-écrits avec ses compères Dan O’Bannon, Debra Hill ou Nick Castle. Avec ce long-métrage dans lequel une voiture de collection détraque son propriétaire et l’embarque dans sa folie meurtrière, Big John sort de son fonctionnement habituel, puisque le thriller est une adaptation du célèbre roman éponyme de Stephen King.
À l’époque, les longs-métrages inspirés par les ouvrages de l’auteur du Maine sont légion, comme c’est toujours le cas aujourd’hui. Brian De Palma ouvre le bal du diable en 1976 avec Carrie, suivi quatre ans plus tard par Stanley Kubrick avec Shining, puis par Lewis Teague avec Cujo ou encore David Cronenberg avec Dead Zone. Et Stephen King ne se prive pas pour dire ce qu’il pense de ces adaptations. Il n’a par exemple jamais masqué son désamour pour Shining. Ce qui n’a pas empêché John Carpenter de se réapproprier le matériau d’origine pour Christine, en s’inspirant notamment d’Alfred Hitchcock pour des séquences de ce film de commande qui ne l’emballait pas vraiment. Sa proposition a-t-elle trouvé grâce aux yeux de Stephen King ?
Stephen King fan de John Carpenter, mais…
Lors d’un entretien accordé à Deadline en 2016, Stephen King évoquait les adaptations de ses livres qu’il adore, et celles qu’il apprécie moins. Et si l’auteur ne cache pas son admiration pour le cinéaste derrière The Thing et New York 1997, il n’est pas totalement convaincu par Christine. Le romancier avait en effet affirmé à propos du long-métrage et son réalisateur :
Je suis un grand fan de John Carpenter, mais en ce qui concerne Christine, il y a une tristesse douloureuse et un développement profond du personnage dans le livre qui n’est tout simplement pas dans ce film.
L’auteur fait sans doute référence au personnage d’Arnie Cunningham, incarné par Keith Gordon, qui devient littéralement possédé par la voiture qu’il aime tant. Ces reproches de Stephen King sont d'ailleurs similaires à ceux faits à plusieurs reprises au sujet du Jack Torrance incarné par Jack Nicholson dans Shining. À l’inverse, le romancier est un fan inconditionnel des films Cujo, Stand by Me et Les Évadés.
Christine n’en demeure pas moins une satire féroce et réussie de la société de consommation.