Invité par le Time à donner ses films récents préférés, le cinéaste acclamé Christopher Nolan a surpris son monde en citant deux grands succès critiques du cinéma indépendant.
Le maître du grand spectacle
La prestigieuse filmographie de Christopher Nolan, débutée avec Following en 1998, s'est très vite orientée sur le cinéma à grand spectacle. Devenu le champion du blockbuster "d'auteur" hollywoodien, ses films engrangent des centaines de millions au box-office mondial et s'attirent des critiques dithyrambiques. Il maîtrise tellement la superproduction que même lorsqu'il s'attaque à un biopic - celui du "père de la bombe atomique" Robert J. Oppenheimer -, celui-ci est spectaculaire et frôle le milliard de dollars de recettes au box-office.
Christopher Nolan encense le cinéma indépendant
Interviewé par le prestigieux Time, en amont de la 96e cérémonie des Oscars dont il est l'ultra-favori avec Oppenheimer, Christopher Nolan s'est ouvert sur plusieurs sujets. Et il s'est montré surprenant en évoquant ces deux films récents préférés. Ceux-là sont en effet tout à l'opposé du cinéma qu'il pratique, puisqu'il s'agit d'Aftersun de Charlotte Wells et Past Lives de Celine Song.
Ainsi, au sujet du film de Charlotte Wells qui a révélé au grand public l'acteur Paul Mescal, il juge que "c'est tout simplement un film magnifique". Quant à Past Lives, nommé à aux Oscars 2024 du Meilleur film et du Meilleur scénario original, Christopher Nolan estime qu'il est "subtil d'une très belle manière".
On peut être surpris de cette mention parce que ces films sont formellement à l'opposé des siens. Mais Aftersun et Past Lives partagent une thématique très chère à Christopher Nolan : le temps. En effet, avec chacun leur propre manière, le film de Charlotte Wells et celui de Celine Song utilisent le temps et ses différentes modalités pour étudier la condition humaine de leurs personnages. Ce que fait aussi, souvent, Christopher Nolan, notamment dans Memento, Inception, Interstellar, Dunkerque ou encore Tenet.
Au-delà de ce partage d'une même thématique, on remarquera que le cinéaste britannico-américain a donc du goût. Aussi, qu'en citant ces deux films, il rend hommage à deux jeunes réalisatrices et au cinéma indépendant, et ce faisant leur donne de la visibilité. Venant d'un des hommes les plus influents et puissants à Hollywood, très haut lieu du cinéma "commercial", c'est plutôt très classe.