Ce soir Arte diffuse "Josey Wales hors-la-loi" (1976), un des meilleurs westerns de Clint Eastwood adapté du roman d'un ancien membre actif du Ku Klux Klan.
Josey Wales hors-la-loi, un grand western de Clint Eastwood
Trois ans après avoir dirigé lui-même L'Homme des hautes plaines (1973), Clint Eastwood se lança dans son deuxième western avec Josey Wales hors-la-loi (1976). Un genre que l'acteur et réalisateur connait bien, étant une figure emblématique du western spaghetti (trilogie du dollar) et ayant par la suite proposé des œuvres sombres et violentes, marquées autant par l'influence de John Ford que de Sam Peckinpah.
Dans Josey Wales hors-la-loi, Clint Eastwood interprète un fermier qui vit dans un ranch avec sa famille durant la guerre de Sécession. Il va tout perdre lorsque des soldats nordistes arrivent sur ses terres, violent sa femme et tuent toute sa famille. Josey, lui, est laissé pour mort. Mais il compte bien se venger, et rejoindra des confédérés pour y arriver. Sauf qu'à la fin de la guerre, Josey refusera de capituler, souhaitant toujours assouvir sa vengeance. Il deviendra ainsi un hors-la-loi, avec sa tête mise à prix et un détachement Nordiste pour le poursuivre à travers le pays.
Très populaire aux États-Unis (plus de 31 millions de dollars de recettes au box-office local), et moindre en France (378 000 spectateurs à sa sortie en salles), Josey Wales hors-la-loi demeure une excellente proposition de Clint Eastwood. Un pur film de vengeance porté par un personnage plus complexe qu'il en a l'air. Tantôt rongé par la haine, il se montre au fur et à mesure plus compatissant. L'approche de Clint Eastwood, réaliste et avec une portée émotionnelle, a permis au film d'êgre considéré comme une œuvre ayant une "importance culturelle, historique ou esthétique". En effet, en 1996, Josey Wales hors-la-loi a été ajouté au National Film Registry, qui depuis 1989 rajoute chaque année environ 25 titres pour qu'ils soient conservés à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis.
Un membre du Ku Klux Klan à l'origine du film
Josey Wales hors-la-loi aurait pu prendre une autre forme, puisque Clint Eastwood n'était pas supposé le réaliser. En effet, Philip Kaufman commença le tournage, avant d'être renvoyé au bout d'une vingtaine de jours par Clint Eastwood. Dans un entretien pour Positif, il expliqua ses divergences avec Philip Kaufman.
C'est moi qui l'avais engagé pour réécrire le script et le réaliser. Son travail de scénariste était excellent, mais au tournage il s'avéra que nos points de vue différaient totalement.
Clint Eastwood avait alors une vision précise de ce que devait être Josey Wales hors-la-loi et avait passé beaucoup de temps à développer ce projet. La star avait d'ailleurs investi son argent personnel pour acheter les droits du livre. Car il y a un roman à l'origine de cette histoire. Celui de Forrest Carter titré The Rebel Outlaw: Josey Wales (1973). Un auteur qui, au moment de l'achat des droits de son livre, cachait sa véritable identité. Clint Eastwood ne savait alors pas qu'il s'agissait en réalité d'Asa Earl Carter (1925-1979), un suprémaciste et membre actif du Ku Klux Klan.
Dans les années 1950, celui-ci participa à des événements violents, s'attaquant notamment au jazzman Nat King Cole lors d'un concert en 1956. Asa Earl Carter écrivit également des discours racistes pour le gouverneur de l'Alabama George Wallace, ainsi que le slogan "Ségrégation maintenant, ségrégation demain, ségrégation pour toujours !". Suite à l'adoption de lois sur les droits civiques à la fin des années 1960, l'homme politique modifia ses discours et se débarrassa d'Asa Earl Carter, qui se convertit finalement en auteur de roman sous le pseudonyme Forrest Carter.