Ce soir France 4 diffuse "Cosmopolis", un film difficile d'accès de David Cronenberg, marqué par la belle prestation de Robert Pattinson. L'acteur commençait alors à changer son image après la saga "Twilight".
Cosmopolis : un tournant pour Robert Pattinson
Révélé avec Harry Potter et la Coupe de feu (2005) dans le rôle de Cedric Diggory, Robert Pattinson a véritablement explosé ensuite avec la saga Twilight (2008-2012). L'acteur a incarné pendant cinq films le vampire Edward Cullen dans les adaptations des romans de Stephenie Meyer, qui ont été des succès au box-office mondial. Au total, la saga a rapporté plus de 3,3 milliards de dollars dans le monde ! Mais beaucoup estiment que ces longs-métrages, qui racontent la romance fantastique entre Edward et Bella (Kristen Stewart), ne sont pas des œuvres de grande qualité.
Pendant longtemps, Robert Pattinson a été associé à ce rôle de vampire ténébreux. Sa carrière aurait alors pu stagner. Sauf qu'aujourd'hui l'image de l'acteur a bien changé, et il a prouvé qu'il pouvait se mettre au service d'auteurs de renom. Le film qui a fait la différence, c'est certainement Cosmopolis (2012). Avec David Cronenberg pour le diriger, Robert Pattinson a surpris, apparaissant aux antipodes de ses précédents rôles et livrant une excellente prestation. On peut dire désormais que ce film a marqué un tournant dans sa carrière, puisque c'est à partir de là qu'on a vu le comédien enchaîner les projets audacieux.
Il a ainsi renouvelé l'expérience avec David Cronenberg pour Maps to the Stars (2014), avant de croiser la route de Werner Herzog pour Queen of the Desert (2015). Ont suivi The Lost City of Z de James Gray, une prestation halluciné dans Good Time (2017) des frères Safdie, ou encore le High Life de Claire Denis (2018). Puis, Robert Eggers a marqué les esprits avec The Lightouse (2019) et sa scène de masturbation "inspirante", avant que Christopher Nolan lui fasse confiance pour Tenet (2020), et que Warner Bros. le valide pour The Batman (2022).
"L’examen de la prostate m’inquiétait un peu"
Robert Pattinson n'aurait donc peut-être pas eu tous ces rôles notables sans Cosmopolis. Présenté au Festival de Cannes en 2012, le film est une adaptation du roman éponyme de Don DeLillo. On y suit Eric Packer (Robert Pattinson), un jeune homme multimilliardaire qui parcourt New York dans sa limousine pour se rendre à plusieurs rendez-vous. Sauf que son empire est en train de s'effondrer avec la fin du capitalisme. Tandis que le chaos grandi dans les rues, Eric devient de plus en plus paranoïaque et pense qu'il va être assassiné. Raison pour laquelle il passe la majeure partie du film dans sa limousine, et va jusqu'à y effectuer un examen de la prostate par son médecin. Une scène hilarante et surprenante qui inquiétait Robert Pattinson avant de la tourner, comme il l'expliquait dans une interview avec Le Progrès :
C’est vrai que l’examen de la prostate m’inquiétait un peu. J’ai surtout paniqué parce que David m’avait averti que je serai à poil, penché en avant, avec la caméra entre les jambes. L’horreur. En fait, il m’avait annoncé la situation la plus extrême pour que je sois serein au moment voulu. Cinq minutes avant de tourner, il m’a avoué la vérité.
Ce film étrange et difficile d'accès de David Cronenberg a ravi une partie de la critique, mais a désarçonné le public qui, probablement, s'attendait à autre chose avec la présence de Robert Pattinson. Sur AlloCiné, Cosmopolis a une note moyenne d'1,9/5 pour les spectateurs, et de 3,6/5 pour la presse. Mais qu'on aime ou pas la proposition, le film a au moins le dont de ne pas laisser indifférent...