Clovis Cornillac s'attaque à un gros morceau avec "Couleurs de l’incendie". Un film tiré de l'œuvre de Pierre Lemaitre et pour lequel il souhaitait avant tout des interprètes impliqués.
Un réalisateur exigeant, pour une œuvre exigeante
Couleurs de l’incendie est le deuxième volet de la saga littéraire écrite par l’auteur français Pierre Lemaitre. Le premier volume avait déjà été adapté sur grand écran par Albert Dupontel en 2017. Il va sans dire que le challenge de Clovis Cornillac était élevé, après le grand succès public et critique d'Au Revoir Là-haut. Pour son quatrième long-métrage en tant que réalisateur, c’est donc sans hésitation que Cornillac s’est entouré des meilleurs…
Le casting de Couleurs de l’incendie se compose de Léa Drucker (Incroyable mais vrai), Benoît Poelvoorde (Les Émotifs anonymes), Alice Isaaz (Mademoiselle de Jonquières), Fanny Ardant (8 femmes), Olivier Gourmet (Edmond) et bien d’autres encore… Comme l’explique Clovis Cornillac dans le dossier de presse, son premier but était de trouver des acteurs engagés, volontaires et impliqués tout au long du tournage :
C’est mon premier objectif : trouver des gens qui aiment être au travail, qui aiment faire, et pas des comédiens aigris ou flemmards qui viennent pour un chèque ou un prix éventuel.
Si le réalisateur est aussi pointilleux dans le choix de ses artistes, c’est notamment parce que la notion de confiance est essentielle à ses yeux. L’étape du casting n’est donc pas l’unique enjeu dans la constitution de l’équipe : le pôle technique a un rôle tout aussi essentiel, d’autant plus dans une œuvre aussi esthétique que l’est Couleurs de l’incendie…
Couleurs de l’incendie : un film français très cinématographique
Ancré entre 1927 et 1930, le récit s’inscrit donc dans la longue liste des films d’époque. Et qui dit époque, dit costumes, décors, accessoires… C’est pour permettre à Couleurs de l’incendie d’être le plus exact possible que Clovis Cornillac n’hésite pas à déléguer, toujours dans un rapport de confiance. Il rappelle ce que lui apportent ses différents chefs de poste :
Je ne suis ni chef décorateur, ni chef opérateur, ni ingénieur du son et je m’entoure donc de gens avec qui je suis en totale confiance. (...) Évidemment, il s’agit de confiance et de responsabilisation des équipes. À partir de là, j’interroge, je me renseigne, je discute, et j’ai parfois de très bonnes surprises.
Par exemple, si je repère une tapisserie qui s'intégrerait parfaitement dans un décor en étant certain que ce serait un anachronisme, je pose la question à mon chef décorateur Sebastian Birchler qui me répond que c’est conforme à l’époque du film. C’est passionnant parce que tout cela constitue la mise en scène avec des gens incroyablement talentueux.
Cette notion de confiance a aussi été importante dans sa collaboration avec Pierre Lemaitre, auteur de l'œuvre originale mais aussi scénariste de l’adaptation. Dans une interview pour l’Arras Film Festival, il évoque l’incroyable lâcher-prise dont a fait preuve Lemaitre :
Il a la grâce, l’intelligence, la lumière de dire “ce n’est plus à moi” ; donc c’est très agréable.
Bien que cette collaboration aille à l’encontre de la tradition française du scénariste-réalisateur, elle dépeint la méthode de travail du cinéaste, aussi exigeant avec les autres qu’avec soi-même… Couleurs de l'incendie est à découvrir en salles le mercredi 9 novembre, pour le plus grand plaisir des yeux...