L'acteur américain Jack Palance, célèbre pour ses rôles de "méchants" à Hollywood, est décédé vendredi en Californie (ouest) à l'âge de 87 ans, a annoncé son porte-parole à l'AFP.
"Jack Palance est mort vendredi (...) de mort naturelle à son domicile de Montecito, Californie, entouré de sa famille", a précisé Dick Guttman dans un communiqué.
De son vrai nom Walter Palahnuik, Palance, né le 18 février 1919 à Lattimer (Pennsylvanie, est) dans une famille de modestes émigrants ukrainiens, avait joué dans plus de 80 films, principalement des rôles de tueurs et de psychopathes, admirablement servis par sa "gueule" taillée à la serpe.
Il avait obtenu en 1991 l'Oscar du meilleur second rôle pour City
Slickers après avoir connu, dans les années 1970, une traversée du désert ponctuée de films alimentaires, pour avoir rejeté Hollywood auquel il ne pardonnait pas d'avoir été cantonné à des rôles antipathiques.
Ce physique peu orthodoxe avait pourtant été sa chance quand, en 1947, il avait remplacé Anthony Quinn puis Marlon Brando, malades tour à tour, dans la pièce Un tramway nommé désir, mise en scène par Elia Kazan, celui-là même qui le révélerait au cinéma, trois ans après, dans Panique dans la rue.
Il se forge ensuite une image de "salaud" en étant Attila dans Le signe du
Païen de Douglas Sirk (1954), Jack l'éventreur dans L'assassin de Londres d'Hugo Fregonese (1955) et l'homme qui tente de tuer la belle Joan Crawford dans Le masque arraché de David Miller (1952) pour lequel il sera nommé aux Oscars.
En 1955, Robert Aldrich lui offre son premier rôle psychologique dans Le Grand couteau où il révèle une autre facette de son talent. Malgré d'autres tentatives, comme dans La peur au ventre de Stuart Heisler (1955) ou LE MEPRIS de Godard (1964), il retourne à ses rôles habituels.
Ecoeuré par Hollywood, il accepte les rôles de troisième couteau et devient plus célèbre pour ses frasques - il se bat avec des spectateurs, se brouille avec les metteurs en scène et les imprésarios - que pour ses films en dépit de quelques réussites dans BARABBAS (1962) et Les Professionnels (1966).
Après s'être perdu dans des productions italiennes, il avait fait un retour remarqué notamment dans BAGDAD CAFE de Percy Adlon (1987) et BATMAN de Tim Burton (1988).
Misanthrope comme son ami Lee Marvin, Jack Palance vivait isolé dans son ranch de Californie et consacrait son temps à la peinture et à ses enfants.
E.G. (13 novembre 2006 – Avec AFP)