Le tournage de "Dirty Dancing" n’a pas été une partie de plaisir pour Jennifer Grey et Patrick Swayze. La comédienne était profondément intimidée par son partenaire, qui ne faisait guère preuve de patience envers elle.
Dirty Dancing : "Bébé" part en vadrouille
Lors de sa sortie en 1987, Dirty Dancing trouve immédiatement son public aux États-Unis, en récoltant près de 64,5 millions de dollars pour un budget estimé à 6 millions. En France, les spectateurs s’attardent plus tardivement sur les chorégraphies sensuelles de cette plongée romantique dans les sixties. C’est grâce à son exploitation en VHS que le long-métrage d’Emile Ardolino connaît véritablement le succès dans l’Hexagone.
Au fil des ans, le film devient culte pour plusieurs raisons. La première : le légendaire porté qui conclut l’ultime scène de danse, repris notamment dans L’Arnacoeur. La deuxième : (I’ve Had) The Time of My Life, le titre chanté par Jennifer Warnes et Bill Medley, récompensé par l’Oscar de la Meilleure chanson originale.
L’histoire d’amour entre "Bébé" Houseman et Johnny Castle, interprétés par Jennifer Grey et Patrick Swayze, est bien sûr l’autre atout majeur de Dirty Dancing. Comme toute idylle cinématographique qui se respecte, elle ne débute pas sous les meilleurs auspices. "Bébé" et Johnny se rencontrent au cours de l’été 1963, quelques mois avant l’assassinat de JFK.
À cette époque où les États-Unis sont encore protégés de la désillusion des années à venir, la riche famille Houseman quitte New York pour profiter d’un camp de vacances situé dans les Catskill. Après leur arrivée, "Bébé" remarque immédiatement Johnny, un jeune danseur modeste et rebelle. Elle découvre également les chorégraphies lascives auxquelles s’adonnent les employés pour relâcher la pression, et dans lesquelles Johnny excelle. Tandis que ce dernier n’accorde aucune importance à l’adolescente, ils n’ont d’autre choix que de se rapprocher et de danser ensemble. Ce qui les amène à vivre l’été le plus marquant de leur vie, malgré la méfiance de leurs proches.
Deux tempéraments opposés
Lorsque débute le tournage de Dirty Dancing en 1986, Jennifer Grey et Patrick Swayze se connaissent déjà. Les deux comédiens viennent de partager l’affiche du film d’action L’Aube rouge, sorti un an plus tôt. Et l’entente n’est pas au beau fixe entre eux, la future star de Point Break : Extrême Limite et Ghost reprochant son manque de professionnalisme à sa partenaire. À tel point que l’agacement de Johnny lorsqu’il commence à former "Bébé" n’est pas feint. Interrogée par le HuffPost en 2012, la productrice Linda Gottlieb se souvient :
Il la prenait pour une mauviette. Elle était sincère et naïve ; si l’on faisait une prise huit fois, Jennifer la jouait différemment à chaque fois. Patrick était un pro ; il refaisait la même chose, encore et encore. Elle pleurait facilement, elle était émotive et il s’est en quelque sorte moqué d’elle. C’était un type macho.
Si elle se montre plus tendre envers Patrick Swayze, Jennifer Grey reconnaît avoir été intimidée par son tempérament. Lors d’un entretien accordé au Hollywood Reporter en 2016, elle déclare :
C’était un grand danseur et il n’avait peur de rien. Son intrépidité et ma peur (…) étaient comme un mariage où vous avez deux opposés. Il était capable de faire n’importe quoi et j’avais peur de faire quoi que ce soit.
Patrick Swayze à bout de nerfs
Dans son autobiographie intitulée The Time of My Life, coécrite avec sa compagne Lisa Niemi, le comédien revient sur sa relation tumultueuse avec Jennifer Grey. Cité par le Telegraph, l’acteur décédé en 2009 admet n’avoir pas eu "beaucoup de patience" à l'idée de faire de nombreuses prises. Il ajoute :
Elle semblait particulièrement émotive, éclatant parfois en sanglots si quelqu’un la critiquait. (…) D’autres fois, elle nous forçait à refaire des scènes encore et encore parce qu’elle se mettait à rire.
Des différences de personnalité et d’attitude qui se ressentent dans Dirty Dancing et qui enrichissent la relation entre "Bébé" et Johnny.