Malignant, la dernière incursion horrifique de James Wan, est arrivé sur Netflix France après un passage en salles marqué par un échec commercial et des critiques mitigées. Pourtant, ce film atypique, qui mélange horreur et thriller psychologique, mérite d’être redécouvert. Avec une première partie rappelant les classiques de Wan comme Conjuring, le film bascule ensuite dans une histoire plus audacieuse, centrée sur le lien psychique entre l'héroïne et un mystérieux tueur. Le final, spectaculaire et démesuré, montre un James Wan en pleine maîtrise de sa folie créative.
Malignant : le dernier film d'horreur signé James Wan
En octobre, les fans de films d'horreur sont gâtés sur Netflix avec l'ajout de nombreuses nouveautés horrifiques ! C'est le cas du film Malignant, signé James Wan, qui vient d'arriver sur la plateforme française. Sorti en 2021, ce long-métrage signait le retour du réalisateur à ses racines horrifiques, entre deux incursions dans le monde des blockbusters avec les deux films Aquaman.
Le réalisateur, connu pour ses succès emblématiques tels que Saw (2004), Insidious (2010) et Conjuring (2013), a contribué de manière significative à la renaissance du cinéma d'horreur moderne. Cependant, Malignant représente une tentative audacieuse de s’éloigner de ses précédents succès en créant une œuvre plus personnelle et expérimentale.
Le film raconte l’histoire de Madison (interprétée par Annabelle Wallis), une femme hantée par des visions de meurtres brutaux. Ces cauchemars étranges deviennent de plus en plus terrifiants lorsqu’elle réalise qu'ils sont, en fait, des scènes de crimes réels. Madison se retrouve alors confrontée à une entité mystérieuse, Gabriel, avec laquelle elle semble avoir un lien psychique inexplicable.
Un échec critique et commercial
Bien que James Wan ait tenté d’innover en mélangeant l'horreur classique avec des éléments de thriller psychologique, Malignant n'a pas été bien accueilli lors de sa sortie en salles. Le film a fait face à des critiques mitigées et un échec commercial, rapportant environ 34 millions de dollars au box-office mondial, pour un budget de 40 millions.
Le public, habitué à des films d’horreur plus traditionnels de la part de Wan, a été déstabilisé par la tonalité hybride et excentrique du film. Le mauvais bouche-à-oreille n'a pas poussé les fans d'horreur à découvrir cette proposition du réalisateur. C'est pourtant dommage, car le film possède de vrais atouts.
Malignant mérite une seconde chance
Malgré son échec initial, Malignant offre plusieurs aspects qui justifient une nouvelle analyse, notamment grâce à son arrivée sur Netflix, où il peut toucher une nouvelle audience. Ce qui commence comme un home invasion classique dans une maison gothique rappelle le travail habituel de James Wan, mais le film se transforme rapidement en quelque chose de bien plus imprévisible et extravagant.
Contrairement à ses précédentes réalisations, Malignant s'amuse à jouer avec les codes du genre. La première partie du film, très efficace, met en scène deux scènes d’horreur à domicile qui instillent une tension palpable, notamment grâce à la maîtrise de Wan dans la gestion de l’espace et des ombres. On y retrouve des mouvements de caméra rappelant Insidious, où chaque recoin de la maison devient menaçant. Cependant, cette partie reste dans un registre familier pour le réalisateur, et il faudra attendre la seconde moitié du film pour que Malignant révèle toute son originalité.
La véritable singularité du film réside dans son intrigue psychologique. Madison découvre rapidement qu'elle partage un lien psychique avec Gabriel, l'entité meurtrière. Ce twist, qui aurait pu sembler classique, prend un tournant inattendu lorsque Gabriel se révèle être une sorte de "double maléfique", une entité contorsionniste qui sème le chaos tout en s’en prenant aux personnes qui avaient tenté de l'exciser.
James Wan libère alors toute son audace visuelle, notamment lors d'une course-poursuite dans le Seattle Underground, où l'esthétique brumeuse et gothique du film rappelle ses œuvres passées, comme Dead Silence. Peu à peu, Malignant bascule dans un délire visuel où les scènes d'action horrifiques s'intensifient, aboutissant à un final aussi démesuré que jubilatoire. Le film devient alors une exploration du concept du "double", évoquant des œuvres comme L’Esprit de Caïn ou La Part des ténèbres, avec un dernier rebondissement qui transcende les conventions habituelles du genre.
Ce dernier acte est l'un des plus mémorables de la carrière de Wan. Il n’hésite plus à abandonner toute logique pour plonger dans une surenchère sanglante, rappelant la violence stylisée de Death Sentence.
Cette libération totale du récit offre un spectacle visuel qui, bien que chaotique, reste fascinant.