"Elle s'appelait Sarah" est un film réalisé par Gilles Paquet-Brenner. On y suit une journaliste qui s'intéresse à une jeune fille disparue pendant la seconde guerre mondiale. Mais l'histoire s'inspire-t-elle de la réalité ?
Elle s'appelait Sarah : un film poignant
Elle s'appelait Sarah est un film dramatique réalisé par Gilles Paquet-Brenner sorti en 2010. Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme écrit par la romancière française Tatiana de Rosnay. Écrit au départ en langue anglaise, il s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde.
L'histoire se déroule à Paris, de nos jours. Nous y suivons Julia Jarmond (Kristin Scott Thomas), une journaliste américaine installée en France depuis 20 ans. Cette dernière enquête sur un épisode douloureux de l'histoire hexagonale : la rafle du Vél d'Hiv et s'intéresse particulièrement à la disparition d'une petite fille, Sarah. Au-delà de l'histoire de cette dernière, elle découvre surtout un mystère familial gardé sous silence pendant plus de 60 ans. Les destins des deux femmes sont mêlés par un secret qui va chambouler la vie de Julia et de ses proches. La vérité, aussi pure soit-elle, n'est pas toujours belle à découvrir.
Un drame effroyable
Si l'histoire de Sarah et l'enquête de Julia sont une création de la romancière, Elle s'appelait Sarah tire son intrigue principale de la tristement célèbre et bien réelle rafle du Vél d'Hiv, l'un des passages les plus sombres de l'histoire française.
Nous sommes en juillet 1942 dans un pays alors occupé par l'armée nazie allemande. Le nouveau gouvernement de Vichy décide de collaborer avec ses occupants qui se donnent comme funeste mission d'exterminer la population juive. Dans le cadre de cette "politique", l’État français organise une rafle de Juifs. Les arrestations sont menées par plus de 9000 policiers et gendarmes. Plus de 13 000 personnes, dont un tiers d'enfants, sont arrêtées et retenues prisonnières dans le vélodrome d'hiver de Paris. Ils y restent pendant 5 jours dans des conditions effroyables de vie, quasiment sans eau ni nourriture.
On les fait ensuite monter dans des trains insalubres en direction du camp de la mort d'Auschwitz. Moins d'une centaine en reviendront.
Changement de direction personnel
En 2007, Gilles Paquet-Brenner découvre le roman Elle s’appelait Sarah et veut à tout prix en tirer une adaptation cinématographique. Ses trois derniers films sont pourtant loin de cette ambiance pesante et dramatique. Le réalisateur vient en effet d'enchaîner Gomez & Tavarèz, U.V et Gomez Vs Tavarèz. S'il souhaite autant mettre en scène le livre, c'est avant tout qu'il y voit des résonances avec sa propre histoire.
D'origine juive, de nombreux hommes de sa famille ont disparu pendant la seconde guerre mondiale. Son grand-père a même été déporté après qu'un Français l'a dénoncé. Il voit donc de gros points communs avec la rafle du Vél d'Hiv. Il en parle alors avec sa mère et y trouve l'occasion de rendre hommage aux disparus de sa famille. Avec ce film, il souhaite raconter une histoire universelle qui est aussi un peu la sienne. C'est également ce passé commun qui a convaincu la romancière de lui laisser l'adaptation de son œuvre. Elle acceptera même d'y faire une apparition cachée que l'on vous laisse découvrir.