Dans "Entretien avec un vampire", Brad Pitt incarne Louis, un jeune suceur de sang complètement déprimé. Un état de tristesse permanent que l'acteur a expérimenté durant le tournage, songeant même à abandonner avant un coup de fil salvateur avec le producteur David Geffen.
Entretien avec un vampire : 200 ans de souffrance
En 1994, le réalisateur Neil Jordan réunit deux stars hollywoodiennes dans Entretien avec un vampire, le roman éponyme culte d'Anne Rice, premier tome des Chroniques des vampires. La première est un jeune espoir montant qui s'est fait remarquer avec Thelma et Louise, Et au milieu coule une rivière et True Romance. Brad Pitt prête ses traits à Louis de Pointe du Lac, propriétaire d'un domaine agricole situé près de La Nouvelle-Orléans, endeuillé par la mort de sa compagne.
Le comédien donne la réplique à Tom Cruise, déjà au sommet après les succès de Top Gun, Rain Man ou encore La Firme. Ce dernier incarne Lestat de Lioncourt, un vampire qui propose l'immortalité à Louis en échange d'une vie luxueuse. 200 ans plus tard, dans les années 1990 à San Francisco, Louis raconte au journaliste Daniel Malloy (Christian Slater) les deux siècles qui viennent de s'écouler, ses voyages, ses affrontements avec Lestat et ses multiples rencontres.
Kirsten Dunst, Antonio Banderas, Stephen Rea et Thandie Newton complètent la distribution d'Entretien avec un vampire. Un film particulièrement douloureux à tourner pour Brad Pitt, qui a songé à abandonner la production.
Un tournage insupportable pour Brad Pitt
Au cours d'une interview donnée lors de la première du film, l'interprète de Louis admet que le tournage a été "infernal", mais que cela en valait largement la peine au vu du résultat final. Brad Pitt ajoute qu'incarner ce personnage n'était pas simple, "parce qu'il déprimé du début à la fin".
Interrogé par Entertainment Weekly en 2011, Brad Pitt revient plus en détail sur les prises de vues d'Entretien avec un vampire, organisées entre octobre 1994 et mars 1994. La star avoue qu'il a extrêmement mal vécu le tournage aux studios Pinewood, près de Londres. À propos de son apparence "minable" dans le film, il déclare :
J'étais minable. Six mois dans le noir, putain. Des lentilles de contact, du maquillage...
Avant d'ajouter :
La chose positive à retenir de ce film, c'est qu'il a donné naissance à mon histoire d'amour avec La Nouvelle-Orléans. Nous tournions la nuit. Donc je faisais du vélo toute la nuit. Je me suis fait de bons amis là-bas. Mais ensuite nous sommes arrivés à Londres, et il faisait noir. La ville était morte pendant l'hiver. Nous tournions à Pinewood, qui est une vieille institution - où tous les films James Bond ont été tournés. Il n'y a pas de fenêtre là-bas. Les studios n'ont pas été rénovés depuis des décennies. Vous partez travailler dans le noir, vous entrez dans ce mausolée et puis vous ressortez et il fait noir.
Un coup de fil qui a tout réglé
Un jour, Brad Pitt est à deux doigts d'abandonner et passe un coup de fil au producteur David Geffen :
Un jour, ça m'a brisé. Je me suis dit : "La vie est trop courte pour ça". J'ai appelé David Geffen, qui était un bon ami. Il venait juste de nous rendre visite. Je lui ai dit : "David, je ne peux plus continuer. Combien ça me coûtera si je pars ?" Et il m'a répondu, très calmement : "Quarante millions de dollars". Et je lui ai dit : "Ok, merci". Ça fait a disparaître mon anxiété. Je me suis dit : "Je dois me reprendre et faire face à ça, et c'est ce que je vais faire".
La star a préféré se motiver plutôt que sortir le chéquier...