Fahrenheit 9/11 a eu chaud…

Miramax et Disney, propriétaire de la firme des frères Weinstein depuis 10 ans, sont parvenus, hier, à un accord quant à la distribution du dernier film de Michael Moore. Le groupe de feu "L'Oncle Walt" avait, en effet, fait valoir son droit de veto sur la distribution de l'œuvre concourant au Festival de Cannes : FAHRENHEIT 9/11.
Les frères Weinstein devraient donc, normalement, se porter acquéreurs des droits du long-métrage, et librement choisir une tierce société qui distribuerait "le dernier" Michael Moore.
Après l'excellent BOWLING FOR COLUMBINE, le réalisateur fait donc de nouveau parler de lui. Et espérons que sa présence sur la croisette lui vaudra un succès tout aussi retentissant que celui de son dernier documentaire : un Oscar, un prix à Cannes et plus de 22 millions de dollars de recettes US.

Véritable brûlot contestataire à l'égard de la politique de Bush, pré et post-11 septembre, FAHRENHEIT 9/11 plaçait, en effet, le groupe Disney dans une position inconfortable à l'approche des élections présidentielles du 2 novembre. Michael Eisner, PDG du groupe, s'expliquait : "Disney n'est pas une société politiquement engagée".
Moore arguait, quant à lui, d'un intérêt financier de Disney, fortement implanté en Floride et, par ailleurs, fiscalement aidé par l'Etat "gouverné" par Jeb Bush, frère du président américain. Une bien étrange coïncidence.
Il faut dire, entre autres, que FAHRENHEIT 9/11 met en relief les rapports liant la Famille Bush, et ses périphériques, à de riches familles saoudiennes, dont celle du tristement célèbre Oussama ben Laden.

G.D. (13 mai 2004 – avec AFP).