Louis de Funès devient la star que l'on connaît en 1964 grâce à deux films : "Le Gendarme de Saint-Tropez" et "Fantomas". Dans ce dernier, l'acteur donne la réplique à Jean Marais, qui ne supporte pas le personnage du "petit Français râleur" qui fait le succès de son partenaire.
Fantomas : Juve et Fandor mènent l'enquête
En 1964, la carrière de Louis de Funès prend un nouveau tournant avec Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantomas, deux gros succès au box-office dans lesquels l'acteur joue des personnages râleurs, impatients et surexcités, ce qui devient par la suite sa marque de fabrique. Dans les nouvelles aventures cinématographiques du mystérieux homme masqué, apparu notamment dans la série de films de Louis Feuillade, le comédien prête ses traits au commissaire Juve.
Le policier est déterminé à coincer Fantomas, auteur de plusieurs méfaits. En parallèle, le journaliste Louis Fandor (Jean Marais) enquête lui aussi sur l'identité du criminel grimé et capable de de prendre de nombreuses apparences. Peu à peu, Juve se met à soupçonner Fandor d'être l'homme derrière le masque.
Mylène Demongeot, Jacques Dynam, Robert Dalban et Marie-Hélène Arnaud complètent la distribution du film, qui réunit 4,5 millions de spectateurs français au cinéma. Le long-métrage a droit à deux suites sorties en 1965 et 1967, Fantomas se déchaîne et Fantomas contre Scotland Yard, dans lesquelles Louis de Funès accentue encore plus le côté comique, ce qui aurait agacé Jean Marais.
"Il y a avait une incompatibilité de jeu entre les deux"
Interrogée par Le Figaro en 2015, Mylène Demongeot revient sur le tournage de la trilogie Fantomas et évoque les divergences entre Jean Marais et Louis de Funès. L'actrice, qui prête ses traits à Hélène dans les films, assure que le comédien de La Belle et la Bête a du mal à supporter le personnage exécrable qui a fait la renommée de la tête d'affiche de La Grande vadrouille pendant les tournages :
Jean Marais, je l'adorais, c'était la star des stars à l'époque. Mais il n'aimait pas le personnage que Louis avait créé, celui du petit Français râleur, désagréable, obséquieux, hypocrite...
Selon Mylène Demongeot, Louis de Funès et Jean Marais ont par ailleurs deux manières complètement différentes de travailler :
Et puis il y avait une incompatibilité de jeu entre les deux. De Funès, c'était du vif-argent, il était bon aux premières prises. Marais n'était pas bon tout de suite, il lui fallait plus de prises.
L'actrice affirme également que ces différences n'ont jamais créé de tensions sur les plateaux, où "chacun faisait son truc". Elle ajoute :
Ils ne débordaient pas de sympathie l'un pour l'autre, c'est tout. Mais il n'y avait pas de tension, ils étaient trop bien élevés pour ça. Il ne faut pas oublier que, si de Funès a créé ce personnage de Français désagréable, il était dans la vie un homme exquis, très bien élevé.