Qu'on l'aime ou non, "Fast & Furious" est une saga qui plait et qui dure. Avec plus d'une dizaine de films (avec les principaux et un spin-off), la franchise a connu du bon et du moins bon. Voici notre classement des films de la licence, du pire au meilleur.
N°11 – 2 Fast 2 Furious (2003)
Après le succès du premier film, Universal décide de se lancer dans une saga. Ainsi, le studio charge John Singleton de mettre en scène 2 Fast 2 Furious, le deuxième film de la licence. Un épisode un peu spécial puisque l'énorme star Vin Diesel est absente du film. Le scénariste Derek Haas préfère ainsi se concentrer sur Brian, le personnage incarné par feu Paul Walker. Dans ce nouvel opus, Brian, alors radié depuis peu de la police, à une ultime chance de se racheter. Le FBI l'emploi ainsi pour infiltrer le cartel de Carter Verone (Cole Hauser).
Si cet épisode est considéré par beaucoup comme le pire opus de la saga, il permet néanmoins d'introduire deux personnages emblématiques de la licence : Roman Pearce, ressort comique de la saga incarné par Tyrese Gibson, et Tej, campé par le chanteur Ludacris. Deux éléments qui resteront très fidèle à la famille Fast & Furious. Il faut dire que Tyrese Gison fait des étincelles, dans un jeu inattendu qui mélange charisme, amateurisme et absurdité comique étonnante.
N°10 – Fast & Furious 6 (2013)
Autre réalisateur, autre époque. Sorti en 2013, Fast & Furious 6 n'a plus grand chose à voir avec les premiers films. Depuis le cinquième épisode, la licence Fast & Furious est devenue un rouleau-compresseur qui cherche à aller toujours plus loin dans la grandiloquence, dans le gigantisme, et dans l'explosivité. Et dans cet exercice, Fast & Furious 6 n'est clairement pas le plus réussi.
Dans ce nouvel opus, la Dom's Family se retrouve confrontée à un puissant adversaire : Owen Shaw (Luke Evans). Ce dernier, est le frère du personnage incarné par Jason Statham. Le problème principal de Fast & Furious 6, c'est le dosage. Justin Lin, réalisateur fétiche de la licence, décide de pousser au paroxysme le nouvel idéal de la saga. Le cinéaste passe la cinquième et propose à ses spectateurs un blockbuster éreintant qui n'a plus réellement de sens. La licence commence à partir dans tous les sens, ramène des protagonistes décédés, et apporte une dose hallucinante d'incohérences scénaristiques.
N°9 - Fast & Furious 8 (2017)
Ce huitième opus souffre globalement des mêmes problèmes que le sixième épisode. Pourtant, à l'annonce de F. Gary Gray à la réalisation, les fans étaient en droit d'attendre autre chose... Dans cet énième épisode, l'équipe est obligée de se reformer quand Dom semble être passé du côté obscur. Même si ce huitième volet est tout aussi fatiguant que le sixième film, notamment à cause de séquences d'action interminables jusqu'à une scène finale avec un sous-marin fou, le film réussit néanmoins à introduire de nouveaux personnages efficaces.
Charlize Theron rejoint la franchise, et promet d'être une antagoniste centrale des prochains films. La comédienne apporte une bonne dose de fraîcheur et de professionnalisme dans ce foutoir. Mais avec ce huitième film, la saga atteint son paroxysme de mégalomanie et de séquences d'action ostentatoires. F. Gary Gray en fait malheureusement beaucoup trop et a des difficultés à doser correctement son aventure.
N°8 – Fast & Furious : Tokyo Drift (2006)
Réalisé par Justin Lin en 2006, ce troisième film est primordial pour le reste de la saga. Le cinéaste phare de la franchise (Justin Lin a mis en scène cinq films FF) débarque ainsi dans l'univers Fast & Furious avec Tokyo Drift. Un épisode un peu particulier qui se délocalise au Japon, et qui ne met en scène ni Bryan, ni Dom (qui fait néanmoins une courte apparition). Le film préfère se concentrer sur de nouveaux personnages. Le protagoniste est Sean, incarné par Lucas Black (de retour dans Fast & Furious 9), mais Tokyo Drift est surtout l'occasion de présenter Han, incarné par Sung Kang. Un personnage emblématique de la licence.
Si ce Tokyo Drift a quand même de nombreux défauts de rythme et d'écriture, il permet néanmoins de changer d'ambiance, de décor et d'univers. Et Justin Lin s'impose comme un metteur en scène efficace, qui sait bien tourner des courses-poursuites en voitures !
N°7 – Fast & Furious 9 (2021)
C'est le dernier né de la licence. Toujours mis en scène par Justin Lin, ce nouvel opus fait office de retour à la maison. Le réalisateur ramène pratiquement tous les personnages de la licence sur le devant de la scène (sauf Dwayne Johnson à cause d'une embrouille avec Vin Diesel). Avec ce neuvième opus, il reconnecte tout, développe les zones d'ombre, et crée une intrigue à long terme. Il en profite également pour ramener Han d'entre les morts.
Ce dernier opus en date souffre des mêmes problèmes que les sixième et huitième opus. C'est une machine éreintante, qui enchaîne les séquences d'action à une vitesse folle, sans laisser le temps aux spectateurs de respirer. Quant au scénario, il est excessivement brouillon, et tente d'apporter de nouveaux éléments bancals, notamment via le frère de Dom incarné par John Cena.
N°6 – Fast & Furious 4 (2009)
Après Tokyo Drift, Justin Lin rempile derrière la caméra pour Fast & Furious 4. Un épisode plutôt réussi, notamment pour son approche moins extravagante. Ce quatrième épisode essaie de renouer avec le tout premier film. L’œuvre est mieux rythmée que beaucoup d'autres épisodes, et surtout plus respirable. Moins dans l'excessivité de la vitesse, il est plus espacé, plus frais, plus "calme". Justin Lin s'est également surpassé en termes de mise en scène et d’esthétique.
Fast & Furious 4 est peu être l'un des opus les plus lisibles en terme d'action, et de courses-poursuites. Enfin, c'est le dernier épisode de la franchise qui n'a pas encore la folie des grandeurs.
N°5 – Fast & Furious : Hobbs & Shaw (2019)
Premier spin-off de la licence, Hobbs & Shaw est mis en scène par le talentueux David Leitch (John Wick, Atomic Blonde, Deadpool 2). Le long-métrage s'éloigne totalement de la continuité classique de la saga pour se concentrer sur deux personnages : Hobbs, joué par Dwayne Johnson, et Shaw, incarné par Jason Statham. Même si l’œuvre n'est pas forcément appréciée par les puristes de la licence, cela demeure une proposition légèrement différente des films traditionnels. Déjà, Hobbs & Shaw est un film qui se prend moins au sérieux que ses confrères.
David Leitch a compris que la grandiloquence de Fast & Furious doit s'accompagner d'une autodérision à toute épreuve. Le metteur en scène se débarrasse du sérieux rébarbatif de la saga pour signer une comédie d’action globalement réussie. De plus, le duo Johnson/Statham fonctionne à la perfection, et les deux comédiens semblent s'éclater.
N°4 – Fast & Furious X (2023)
Réalisé par le français Louis Leterrier, Fast & Furious X est censé être « le début de la fin ». Pour l’occasion, le récit se connecte à Fast Five pour mettre en scène une histoire de vengeance qui va mettre en danger la famille de Dom. Ce onzième film est encore une fois un turbo-nanar attachant, explosif, où la gravité n’existe toujours pas. Louis Leterrier semble s’amuser comme un petit fou derrière la caméra et propose quelques séquences bien barrées. Le cinéaste parvient à trouver un certain équilibre entre le sérieux inhérent de la franchise, son émotion mièvre et conservatrice, et un second degré drôle et lunaire.
Fast & Furious X est peut-être l’opus qui se prend le moins au sérieux de la saga principale. La preuve avec Jason Momoa en roue libre totale dans la peau d’un méchant excentrique, efféminé, hilarant, ostentatoire, sorte de Jack Sparrow sous cocaïne. Toujours plus long et plus idiot, le film propose des scènes farfelues, fantaisistes, et parfois totalement lunaires, surtout lorsque Tyrese Gibson est à l’écran. Sorte de Avengers de la saga, avec ses caméos dans tous les sens, Fast & Furious X est un délire permanent, assumé et plutôt attachant.
N°3 – Fast & Furious 7 (2015)
Réalisé par le talentueux James Wan c'est certainement le film le plus sombre de la saga. Entaché par le décès prématuré de Paul Walker, Universal a néanmoins décidé de terminer le film sans le comédien. James Wan signe une œuvre totalement maîtrisée, portée par des séquences d'action tout simplement hallucinantes. Difficile d'oublier le saut entre deux immeubles à Dubaï ! James Wan a un sens de la mise en scène beaucoup plus développé que les autres cinéastes qui ont travaillé sur la saga et ça se ressent à l'écran.
Fast & Furious 7 est également le plus réussi en terme de ressorts émotionnels. La relation entre Dom et Bryan prend ici tout son sens, et le rapport entre réalité et fiction est déchirant. Le cinéaste est parvenu à gérer le décès de Paul Walker avec finesse, émotion et professionnalisme.
N°2 – Fast Five (2011)
C'est la meilleure performance de Justin Lin dans la saga Fast & Furious. Le cinéaste signe un film ultra bien rythmé, qui change de ton. Plus drôle, plus léger, il propose même une relecture des films de braquages assez divertissante.
Mais l'intérêt premier de ce cinquième épisode, c'est évidemment la première apparition de Dwayne Johnson. Un ajout intelligent qui apporte une nouvelle dynamique. Fast Five est un blockbuster musclé, mais également mesuré, qui évite la surenchère asphyxiante, contrairement aux opus suivants. C'est peut-être l'épisode le plus malin de la saga, notamment en terme d'écriture. Les scénaristes Chris Morgan et Gary Scott Thompson proposent sûrement le scénario le plus créatif de la saga, grâce à ce jeu du chat et de la souris ludique.
N°1 – Fast & Furious (2001)
Tout est parti d'ici. En 2001, Rob Cohen met en scène le tout premier épisode de la saga. Et finalement ce n'est peut-être pas le meilleur volet, mais c'est incontestablement le plus attachant. Le cinéaste signe un film policier assez classique mais efficace, surtout grâce à une volonté spontanée de bien faire, sur fond de tuning agréable, qui présente le trio de base : Vin Diesel, Paul Walker et Michelle Rodriguez.
Fast & Furious demeure la fondation de tout ce monument cinématographique, qui ne cesse de gagner en influence et en expansion. Ce film originel a aussi une pâte que les autres n'ont pas. Une esthétique plus old school, et surtout un ton beaucoup plus humble qui permet à l'œuvre d'avoir une identité unique au sein de la franchise.