Le cinéma coréen a toujours de belles choses à nous proposer, la preuve avec le 17e Festival du film coréen à Paris qui offre chaque année un tour d'horizon des productions du moment. Découvrez les films les plus marquants de cette édition.
Le cinéma coréen à l'honneur
Pendant huit jours, le public parisien a pu une fois de plus découvrir une ribambelle de films coréens inédits grâce au 17e Festival du film coréen à Paris (FFCP). Entre le 25 octobre et le 1er novembre, ce sont presque trente longs-métrages qui ont été projetés grâce aux deux salles du Publiciscinémas sur les Champs-Elysées. Et cette année le programme était encore une fois riche et varié avec de la comédie musicale, du drame, du film politique, du thriller mais également du cinéma catastrophe et de science-fiction, sans oublier de l'action et un peu d'érotisme (avec The Housemaid à l'occasion du focus de cette année sur le réalisateur Im Sang-soo).
Voici les films qui nous ont le plus marqué cette année au FFCP.
Défense d'atterrir, le film catastrophe haletant
Défense d'atterrir n'a clairement pas déçu. Un pur film catastrophe qui parvient à maintenir son audience tendue dès ses premières minutes et jusqu'à un final spectaculaire. Le film se déroule principalement dans un avion alors qu'un terroriste lâche un virus dans l'appareil. Les uns après les autres, les passagers commencent à se sentir mal et à mourir. Au sol, la police, la compagnie aérienne et la ministre des transports tentent de gérer la situation et de trouver l'origine du virus. Le temps leur est compté pour espérer sauver les passagers, tandis que l'avion est obligé de rester dans les airs.
Avec son gros casting (Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Jeon Do-yeon) et la mise en scène bien inspirée d'Han Jae-rim, Défense d'atterrir est un divertissement extrêmement efficace qui ne laisse que peu de répit. Par chance, on pourra (re)découvrir le film en France grâce à une sortie en DVD et VOD le 30 novembre.
De la science-fiction complètement folle avec Alienoid
Toujours dans le côté spectaculaire, il ne fallait pas passer à côté d'Alienoid. Un film de science-fiction qui voit des robots utiliser le corps des humains comme réceptacle de leurs prisonniers : des espèces d'aliens mutants. Seulement, parfois, l'humain se rend compte de la créature en lui et celle-ci parvient alors à le contrôler. Dans ces cas-là, le Gardien intervient, peu importe l'époque. Ainsi, le film mélange les genres de manière plus qu'inattendue. Avec de l'action autant dans le présent que dans le passé, au XIVe siècle. Une époque qui permet au réalisateur Choi Dong-hoon de donner également dans le Wu xia pian (film de sabres).
La rencontre de tout cela offre un grand n'importe quoi absolument jouissif et créatif. Avec des combats entre robot et alien, de la magie face à des flingues, le cinéaste de se met aucune limite pour notre plus grand plaisir. Ajoutez à cela la présence de la comédienne Kim Tae-ri, et à ses côtés de Ryu Jun-yeol et Kim Woo-bin. Alienoid est en plus de cela un film en deux parties. La deuxième a été tournée et devrait sortir en 2023 en Corée. Espérons qu'elle arrivera également chez nous grâce à une prochaine édition du FFCP.
Un drame social intelligent avec The Girl on a Bulldozer
Le drame social n'est pas forcément le genre le plus attirant. En France, notamment, le misérabilisme l'emporte malheureusement trop souvent. Ce n'est jamais le cas dans The Girl on a Bulldozer, qui voit pourtant la jeune Hye-yeong faire face à une série d'épreuves dans un combat entre la classe ouvrière et le capitalisme. Après l'accident de son père, la voilà à devoir gérer son petit frère, mais également les assurances, la police qui enquête et l'ancien employeur de son père qui cherche à revendre leur restaurant.
Le film s'ouvre sur l'héroïne qui, après être passée devant un tribunal correctionnel, s'en va foutre une raclée aux jeunes filles qui l'ont dénoncée. Hye-yeong a en elle un feu bouillant et incarne une jeunesse désireuse de se révolter contre la société. En atteste son tatouage sur le bras, signe de rébellion dans une Corée du Sud où ce genre de marques sont encore mal vues. L'adversité sera forte, mais l'énergie d'Hye-yeong, parfaitement portée par Kim Hye-yoon, nous embarque remarquablement.
The Hill of Secrets, un joli film sur l'enfance
Le FFCP a souvent proposé des films sur l'enfance. En atteste le focus sur la réalisatrice Yoon Ga-eun (à l'honneur en 2016) et ses très beaux The World of Us et The House of Us. The Hill of Secrets est de ces films touchants qui se placent à hauteur d'enfant. Ici, c'est en s'attardant sur une jeune fille à la recherche de l'attention de sa maîtresse et honteuse de ses parents qui travaillent dans un magasin de poisson et n'incarnent pas l'élégance. C'est l'histoire d'une enfant qui s'enfonce dans des mensonges et perd doucement pied entre ses envies et sa crainte malgré tout de faire de la peine à sa famille. Un récit émouvant qui aurait cependant être raccourci.
Special Delivery et Retour à Séoul, imparfaits mais notables
Special Delivery et Retour à Séoul n'ont rien à voir. L'un est un film d'action, une sympathique série B qui fait se rencontrer Le Transporteur et Léon, tandis que l'autre est un drame intime sur une jeune femme en quête de ses origines. On tenait tout de même à les évoquer pour les deux actrices qui les portent. D'abord Park So-dam, découverte dans Parasite, et qui incarne ici une femme chargée de livrer "tout ce que les services postaux ne peuvent pas prendre en charge". Une as du voulant capable d'emmener n'importe qui où il le souhaite à temps et sans dommage. Mais sa vie va changer lorsqu'un homme recherché par des policiers véreux lui confit son fils. Special Delivery est le spectacle attendu, rythmé et efficace.
Ensuite, il y a Park Ji-min, qui interprète Freddie, venue sur un coup de tête en Corée du Sud pour retrouver ses parents biologiques. Le réalisateur Davy Chou crée autour d'elle une ambiance enivrante, notamment dans des séquences dans des bars et clubs de dance. Un sentiment commun avec Doom Doom, également proposé au FFCP. Mais si le parcours de Freddie est intrigant, et qu'on comprend sa tristesse intériorisée alors que son père la reconnaît mais se montre trop présent, tandis que sa mère à l'inverse refuse de reprendre contact, le film demeure encore trop long et s'étire plus que de raison. Notons que Retour à Séoul sortira dans les salles françaises le 25 janvier 2023.