Avec "Future Man" Hulu propose une série comique de science-fiction entre "Terminator" et "Retour vers le futur", qui fait la part belle à la pop culture.
Future Man, c’est l’histoire de Josh Futterman (Josh Hutcherson, à jamais Peeta d’Hunger Games), concierge dans un laboratoire. Le reste de son temps, il le passe à jouer aux jeux vidéo. Ou plutôt à un jeu vidéo, Biotic Wars, que personne n’est encore parvenu à terminer. Le soir où il y parvient enfin, il voit débarquer dans sa chambre Tiger et Wolf, les personnages principaux de son jeu. Ces derniers viennent en réalité du futur et font appel à lui pour sauver l’humanité, considérant que son succès virtuel équivaut à un entraînement intensif. Ils devront malgré tout lui faire confiance pour les guider dans un monde qui leur est inconnu.
Avec Netflix et Amazon, Hulu (The Handmaid's Tale) est le troisième service de VOD à tenter d’imposer ses séries. Parmi les dernières en date, Future Man, une comédie de science-fiction créée par Ariel Shaffir et Kyle Hunter, les producteurs des délires déjantés de Seth Rogen et Evan Goldberg (producteurs délégués et réalisateurs des trois premiers épisodes). Rien qu’avec ces noms, à qui on doit Sausage Party, L’interview qui tue, ou encore Nos Pire voisins 2, on sait donc à quoi s’attendre : de l’humour aux multiples références qui ne fait pas dans la finesse et qui ose tout. Il ne faudra donc pas faire la fine bouche devant les têtes qui explosent, les soirées qui se terminent en vomissement général, les doigts brisés et autres éjaculations non maîtrisées. Tout un programme !
Pop culture et esprit politiquement incorrect
Pour les petits frenchies adeptes de web-séries, Future Man évoque particulièrement Le Visiteur du Futur. Créée par François Descraques, on y suivait un voyage du temps qui tentait de réparer le futur en modifiant des éléments minimes du présent, se basant là sur le principe d’effet papillon. Le rapprochement se fait alors avant tout dans la relation chaotiquo-comique entre les personnages, et sur le goût affiché à une certaine pop culture et aux principes vidéoludiques.
En effet, Future Man enchaîne les références. Il y a évidemment, de par ce concept, la rencontre de Retour vers le futur et Terminator. Plus globalement, c’est l’ensemble du travail de James Cameron qui est mis en avant. Seulement, contrairement à une série comme Stranger Things, qui y va d’innombrables clins d’œil pour s’adjuger son public, Future Man sait s’en détacher, s’en servir davantage avec ironie. Comme en rejouant faussement la scène de Johnny B. Goode de Retour vers le futur, avec cette fois les chorégraphies de Michael Jackson utilisées dans un concours de danses en plein 1969.
Mais au-delà de la gratuité apparente de ces références, Future Man évoque, à sa manière politiquement incorrecte, l’histoire de l’Amérique. Celle d’hier et d’aujourd’hui, marquée par ses nombreuses improbabilités – la possibilité d’avoir George Clooney gouverneur pouvant évoquer Arnold Schwarzenegger -, et ses problèmes raciaux (entre autres) toujours d’actualité. Par ailleurs, de façon plus générale, Future Man offre un regard attendrissant sur les choses simples de la vie. Par le biais des inadaptés Tiger et Wolf, la série met en avant la nécessité d’avoir des liens, d’être rattaché à ses origines et de se faire une place au sein d’un groupe ou d’une famille.
Un concept qui s'étire
Malheureusement, en dépit de son principe délirant, Future Man trouve assez vite ses limites. Passée la première moitié de la saison, on sent en effet l’histoire s’étirer. La faute à un scénario qui se repose avant tout sur son concept et ses facilités. Il faut alors se contenter d’un simple divertissement, plutôt efficace dans son genre.
Un regret, qu’on ressent également dans la proposition visuelle. Bien sûr, Future Man frappe par sa qualité d’image, laissant d’abord penser à une production cinématographique. Clairement, les moyens ont été mis et la série ne tombe jamais dans le cheap, bien au contraire. Il n’y a qu’à voir les différents combats au corps-à-corps de Tiger et Wolf, offrant des séquences d’action particulièrement dynamiques. Néanmoins, Future Man ne cherche pas à aller bien loin dans son récit, et voit ainsi sa réalisation en être impactée. Celle-ci manquant de nouveautés sur la durée, en dépit d'un format assez court (13x30min).
Il ne faut donc pas demander à Future Man d’être autre chose qu’une comédie d’action efficace, dont on retient avant tout, dans l’écriture, la personnalité de ses auteurs. Drôle, et portée par un personnage attachant (clairement, Josh Hutcherson surprend en loser héroïque), il est simplement dommage que de tels moyens n’aient pas permis d’aller encore plus loin. Espérons que la saison 2, qui a été commandée par Hulu, parviennent à passer un cap.
Future Man créée par Ariel Shaffir et Kyle Hunter, saison 1 à partir du 18 mars 2018 sur OCS. Ci-dessus la bande-annonce.