Les premières images du film de la célèbre bande dessinée "Gaston Lagaffe" viennent d’être dévoilées. Bien, qu’en apparence, ce pari semble très audacieux le teaser laisse découvrir un comique proche de l’esprit du gaffeur le plus emblématique du monde.
Le 4 avril prochain, Gaston Lagaffe prendra vie à l’écran. Tel est l’audacieux pari de Pierre-François Martin-Laval. L’ex Deschiens, passé depuis à la réalisation, avec notamment Les Profs, s’attaque cette fois à un monstre sacré de la bande dessinée.
Pour prendre leur mal en patience jusqu’à cette date, les fans de Gaston peuvent se faire une première idée avec la bande-annonce. En espérant que le film ne déçoive pas les exigences de l’œuvre originale, sans quoi la Belgique pourrait légitimement en vouloir à son tendre voisin...
Un exercice difficile
L’histoire du cinéma regorge d’exemples d'adaptations ratées. Et pour cause, l’exercice est spécialement périlleux, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une bande dessinée.
Ainsi, l’œuvre de Franquin possède son univers propre, magnifié pas un dessinateur de talent. De plus, les personnages qui évoluent sur les planches ont un trait particulier, leur corps est caricaturé. Par exemple, la morphologie démesurément fine de Gaston ne pose pas problème dans le dessin, ce média permet les exagérations et est facteur de rire.
Les précédents qui se sont attaqués à des monstres sacrés de la bande dessinée ont pu souffrir de la comparaison avec l’œuvre originale. La meilleure illustration est Astérix, tous les réalisateurs qui se sont succédé ont plutôt raté la tentative de faire vivre de manière crédible le héros gaulois. Son identité dans la BD reste la plus fidèle.
Qu’en sera-t-il pour le fainéant le plus sympathique du monde ? Cette question anime déjà le monde de la BD. Didier Pasamonik, historien et spécialiste de la bande dessinée, déclare dans le figaro :
Le bureau de Gaston était déjà une fiction en soi. Le local des éditions Dupuis n'était pas comme ça. C'était une pure convention de ce qu'on imaginait être une rédaction d'un journal pour enfants dans les années 1960. C'est le secret d'une BD réussie. Celle qui fait un contrat avec le lecteur et qui s'en sort malgré les absurdités intrinsèques aux conventions proposées. À l'instar de Spirou en costume de groom, alors qu'il n'est pas groom. Si le réalisateur a bien compris cela, il peut y arriver...
Des premiers éléments de réponse
La bande-annonce montre bien que le film recrée un univers proche de celui de la bande dessinée. Avec une utilisation de la couleur fidèle à celle dans l’œuvre de Franquin. Celui-ci dévoile également le comique basé sur les gags des inventions de Gaston. Pierre-François Martin-Laval y incarne Prunel, qui contraste avec la désinvolture de son stagiaire qui l’exaspère. Jérôme Le Commandeur donne à voir un Desmaeker, toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Alison Wheeler offre une mademoiselle Jeanne tout aussi cruche que celle de l’œuvre.
Et sans oublier la célèbre voiture, véritable engin à catastrophe. Batman ne serait pas tout à fait Batman sans sa batmobile, Gaston ne serait pas tout fait Gaston sans son automobile jaune et noir.
Théo Fernandez, l’autre pari du film
Qui pour rivaliser avec le Gaston imaginé par Franquin ? Qui pour faire accepter comme vraie l'existence d’un personnage de BD qui est tant ancré. Le film fait le choix de Théo Fernandez. Ce jeune acteur est une figure montante de la comédie populaire française, il incarne ainsi le fils intello dans Les Tuche. Il est également à l’affiche de La guerre des boutons et est excellent dans la série d'OCS Irresponsable. Mais cette fois-ci, il est le rôle phare et va devoir façonner cette figure de Gaston pour le faire adhérer au public.
Ce choix d’opter pour un acteur identifiable de la comédie française en vogue soulève l’interrogation : est-ce véritablement un risque ou un vrai manque d’audace ?
Vu le CV de ce dernier avec une petite étiquette « bancable », les fans peuvent très légitimement se poser la question. Gaston Lagaffe, c’est aussi une gueule et une sacrée dégaine. Reste à savoir si Théo Fernandez se montrera à la hauteur.
Un réalisateur qui s’est frotté à l'adaptation BD
Pierre-François Martin-Laval ne débute pas dans l’adaptation de la bande dessinée en film. Ainsi, il a transposé sur les écrans Les Profs 1 et 2. Ces deux films ont connu un succès très honorable en salle, rassemblant respectivement 4 millions et 3 millions de spectateurs. De plus, ce réalisateur sait faire des comédies, comme ces deux films le démontrent. Mais cette fois-ci la marche est plus haute, dans ce cas-ci, il s’agit d’un monstre sacré, et naturellement les fans l’attendront au tournant.