Certains projets mettent plus longtemps que d'autres à se concrétiser. C'est notamment le cas de "Gemini Man", le film d'Ang Lee avec Will Smith en tête d'affiche, qui a attendu plus de 20 ans avant d'enfin voir le jour.
Gemini Man : Will Smith face à son double
Dans Gemini Man, Will Smith incarne Henry Brogan, un ex-militaire reconverti en tueur à gages. Alors qu'il songe très sérieusement à prendre sa retraite après dernier contrat, il se rend compte qu'un autre tueur est à ses trousses. Très vite, il comprend que son opposant est son double, plus jeune et tout aussi fort que lui.
Depuis le début des années 2010 et L'Odyssée de Pi, Ang Lee s'intéresse de près aux avancées technologiques du cinéma. Son arrivée à bord du projet Gemini Man tombait donc sous le sens d'une certaine manière. Comme avec Un jour dans la vie de Billy Lynn, il décide d'utiliser le format 120 images par seconde, en plus de tourner en 4K et en 3D. Pour rappel, le format standard des films de cinéma est encore de 24 images par seconde.
Ce qui fait donc de Gemini Man un film à la pointe de la technologie, avec l'ambition de nous immerger le plus possible dans l'action et de nous en mettre littéralement plein la vue. À cela s'ajoute une post-production complexe avec l'emploi massif du rajeunissement numérique. C'est à cause de ce point en particulier que Gemini Man a mis plus de 20 ans à se concrétiser.
Quand la technologie se fait attendre
À l'origine, un scénario voit le jour en 1997, avec Disney aux commandes, et Tony Scott qui a été l'un des réalisateurs pressentis pour le mettre en images. Au casting, Nicolas Cage, Sean Connery ou encore Clint Eastwood auraient pu prendre le rôle principal, le premier étant même attaché au projet jusqu'en 2010. Mais l'entreprise balbutie longuement, au point de tomber dans un development hell.
Le gros point d'interrogation concernait en effet les effets spéciaux. Il fallait que le double plus jeune de l'acteur principal soit convaincant et, comme d'autres projets avant (on peut penser à la prélogie Star Wars, par exemple), la décision la plus sage était de patienter jusqu'à que la technologie adéquate existe.
Quoi que l'on pense du film, il est solide d'un point de vue formel. Le rajeunissement de Will Smith n'est pas une grande surprise, le cinéma ayant déjà manié le procédé par le passé. En revanche, le 120 ips, qui est le point le plus intéressant, reste une avancée encore trop marginale dans l'industrie...