Face à Daniel Craig, Edward Norton brille en milliardaire excentrique dans "Glass Onion". Et dans ce film qui multiplie les références, la présence de l'acteur permet quelques clins d'oeil à un de ses grands films...
Insupportable Miles Bron, génial Edward Norton
À l'exception peut-être de Daniel Craig, dont la performance en tant que Benoit Blanc ferait presque oublier qu'il est pour beaucoup le meilleur James Bond de toute la saga, l'acteur le plus iconique présent dans Glass Onion est Edward Norton. Dans le rôle de Miles Bron, milliardaire de la tech égocentrique et moins malin qu'il s'en donne l'air, l'acteur de Fight Club et de La 25ème heure livre une prestation de haut niveau, aussi drôle que volontairement agaçante.
Personnage central de ce nouveau whodunit réalisé par Rian Johnson après À couteaux tirés, Miles Bron se révèle être un homme creux, idiot, et qui malgré les apparences n'a rien d'original. Une personnalité qui est d'une part utile à l'intrigue, et qui d'autre part est un véritable puits à références. Il y a ainsi la tenue qu'il porte lors des flashbacks au Glass Onion - copie conforme de celle de Tom Cruise dans Magnolia -. Ou encore le fait que ses goûts et idées soient totalement empruntés, comme pour son personnage dans Braquage à l'italienne.
Et, à l'instar de cette dernière référence, le personnage de Miles Bron s'offre quelques clins d'oeil à un autre film d'Edward Norton : Fight Club.
De Miles Bron à Tyler Durden
On peut trouver dans Glass Onion au moins deux références à Fight Club, film culte de toute une génération dans lequel Edward Norton fait face à Brad Pitt. Ce dernier, dans Fight Club, joue l'autre personnalité du narrateur, qui est lui interprété par Edward Norton. La plastique de Brad Pitt dans Fight Club a été célébrée, fortifiant à l'extrême l'aura que l'acteur possédait déjà. Il y est fait référence dans Glass Onion, via une peinture d'un mauvais goût prononcé, que Miles Bron a accroché dans son indescriptible salon/cabinet de curiosités (ci-dessous).
Pour cette peinture, portrait de Miles torse nu, le production designer Rick Heinrichs raconte s'être inspiré du style du peintre Lucian Freud et a transmis des photos d'Edward Norton à un artiste pour qu'il la réalise. Edward Norton lui-même décrit cette "croûte" en ces termes : "Miles dans Fight Club, peint par Francis Bacon". Effectivement, étant donné la génération de Miles et l'influence du film de David Fincher sur les jeunes hommes de la fin des années 90, il est plus que probable que le milliardaire et dirigeant d'Alpha ait Fight Club comme référence culturelle.
Autre clin d'oeil à Fight Club, repéré par un utilisateur de Reddit, la destruction par les flammes du chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci : La Joconde. Sa destruction signe la fin définitive de Miles Bron, qui l'avait louée au Louvre, et celle-ci peut très certainement faire écho à une phrase lâchée par Tyler Durden au personnage d'Edward Norton dans Fight Club : "Hey, even the Mona Lisa is falling apart." (En VF : "Hé, même la Joconde s'effondre").