Dès le début de la promotion de "Gods of Egypt", le film d'Alex Proyas a subi des critiques sévères sur la Toile. Le long-métrage a été fustigé en raison de son whitewashing et de son manque de diversité.
Gods of Egypt : le bide d'Alex Proyas
Sept ans après avoir dirigé Nicolas Cage en train d'empêcher des catastrophes dans Prédictions, Alex Proyas fait son retour au cinéma en 2016 avec Gods of Egypt. Un long-métrage ambitieux, auréolé d'un budget de 140 millions de dollars, avec lequel le réalisateur de Dark City et I, Robot s'attaque à la mythologie égyptienne.
À une époque ancestrale, les dieux et les hommes vivent ensemble en harmonie. Une paix que Seth (Gerard Butler), dieu du désert désireux de régner sur l'Égypte, anéantit en tuant le roi et en bannissant Horus (Nikolaj Coster-Waldau). Exilé, ce dernier est libéré de sa prison par Bek (Brenton Thwaites), un jeune voleur qui met tout en oeuvre pour sauver la femme qu'il aime, Zaya (Courtney Eaton).
Ensemble, Horus et Bek vont se lancer dans une quête périlleuse afin de venir à bout de Seth, devenu incontrôlable et semant le chaos dans le pays. Chadwick Boseman, Élodie Yung, Rufus Sewell et Geoffrey Rush complètent la distribution du film. Massacré par la critique, Gods of Egypt est également un échec commercial, puisqu'il ne rapporte que 150 millions de dollars de recettes mondiales.
Un blockbuster accusé de whitewashing
Environ un an après Exodus : Gods and Kings, Gods of Egypt se fait à son tour fustiger pour son whitewashing, dès la mise en ligne des affiches du long-métrage. Le manque de diversité du film engendre des critiques sévères, tout comme le fait que Gerard Butler et Nikolaj Coster-Waldau incarnent des dieux égyptiens. En novembre 2015, Alex Proyas présente ses excuses par le biais d'un communiqué publié par Forbes :
Le processus du casting comporte de nombreuses variables et contraintes. Mais il est clair que nos choix d'acteurs auraient pu être plus variés. Je m'excuse sincèrement envers tous ceux qui ont pu être blessés par nos décisions.
La société de production Lionsgate déclare de son côté :
Nous reconnaissons notre responsabilité sur le fait que les distributions doivent être les reflets de la diversité et de la culture des périodes qui sont décrites. Nous avons échoué dans ce cas-là et nous nous en excusons. Lionsgate est engagée dans l'idée de faire des films qui reflètent la diversité de notre public. Nous avons, nous faisons et nous ferons de notre mieux pour respecter cela.
Une polémique comprise par Chadwick Boseman
Interrogé par GQ, Chadwick Boseman assure qu'il comprend totalement la polémique. L'interprète de Thot explique :
Quand j'ai reçu le scénario, je me suis dit que cette critique allait apparaître, vraiment. Et je suis content que ce soit le cas parce qu'en fait, je suis d'accord. C'est pour ça que j'ai voulu le faire, pour voir une personne d'origine africaine jouer Thoth, le père des mathématiques, de l'astronomie, le dieu de la sagesse. Malheureusement, on ne fait pas des films qui rapportent 140 millions de dollars avec des personnes noires et bronzées.
Quant à Alex Proyas, il revient sur ses excuses dans un message publié sur Facebook et cité par Orange. En plus d'affirmer qu'il "existe un gros débat sur la couleur de peau des Égyptiens Anciens" et que "personne n'en est sûr à l'heure actuelle", il justifie ses choix de casting de la manière suivante :
Mon film n'a pas l'intention d'être historique. Il s'inspire de mythes, c'est un film fantastique, une oeuvre imaginaire. Donc, dans ces conditions je choisis mes acteurs en fonction des rôles. Cela implique bien sûr que les gens puissent ne pas être d'accord avec mes choix. Il est commun pour un acteur d'interpréter un personnage d'une origine différente de la sienne. Sean Connery a joué un Russe alors qu'il est écossais. Omar Sharif aussi alors qu'il était égyptien.