"Grâce à Dieu" de François Ozon, un des meilleurs films français de ces dernières années, quittera Netflix dans quelques jours et il faut absolument le rattraper avant qu'il ne soit trop tard.
Grâce à Dieu : un grand film signé François Ozon
Grâce à Dieu est un film de François Ozon sorti en 2019, inspiré de faits réels d'abus sexuels au sein de l'Église catholique, et porté, entre autres, par Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud et Josiane Balasko.
L'intrigue suit l'histoire de trois hommes, Alexandre (Melvil Poupaud), François (Denis Ménochet) et Emmanuel (Swann Arlaud), qui se lient d'amitié et unissent leurs forces pour dénoncer les abus sexuels qu'ils ont subis durant leur enfance de la part du père Bernard Preynat (Bernard Verley). Leurs témoignages permettent de mettre en lumière les crimes de Preynat et le silence complice de l'Église.
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Le film a été présenté en avant-première au Festival du film de Berlin, où il a remporté le Grand Prix du Jury. Il est sorti en salles en France le 20 février 2019 et a attiré près d'un million de spectateurs. Il est également un des films les plus appréciés de l'année 2019, que ça soit par la presse ou les spectateurs.
Grâce à Dieu a été nommé à huit reprises aux César en 2020 et a remporté la statuette du meilleur acteur dans un second rôle pour Swann Arlaud.
Inspiré de faits réels
Le film Grâce à Dieu s'inspire directement de l'affaire Bernard Preynat et des actions de l'association "La Parole Libérée". Le père Bernard Preynat, prêtre du diocèse de Lyon, a été accusé par plusieurs hommes d'avoir abusé sexuellement d'eux lorsqu'ils étaient enfants, dans les années 1970 et 1980. Ces abus ont été couverts par l'Église pendant des décennies. Les victimes, une fois adultes, ont décidé de briser le silence et de demander justice.
L'association "La Parole Libérée" a été créée en 2015 par François Devaux, lui-même victime du père Preynat, pour soutenir les victimes et dénoncer les abus sexuels dans l'Église. Cette association, dissoute en 2021, a joué un rôle clé dans la médiatisation de l'affaire et la mise en cause de la hiérarchie ecclésiastique, notamment le cardinal Philippe Barbarin, accusé d'avoir couvert les actes de Preynat.
Ce dernier a été défroqué (il s'est fait retirer sa qualité de prêtre) en 2019 et condamné en 2020 à cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineurs. Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné en première instance pour non-dénonciation d’agressions sexuelles, puis relaxé en appel en 2021.
Le titre du film provient de propos tenus par le cardinal Barbarin en 2016 à propos des accusations portées contre le père Preynat : « La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits, mais certains peut-être pas ».
Le prêtre Bernard Preynat est décédé à son domicile le 23 juin dernier après avoir été condamné à cinq ans de prison (il avait été remis en liberté, sous bracelet électronique, depuis quelques semaines).