Grindhouse : Quentin Tarantino explique l'échec des deux films au box-office

Grindhouse : Quentin Tarantino explique l'échec des deux films au box-office

Quentin Tarantino est un fan hardcore de cinéma, et il peut compter sur une culture immense. Très calé sur la culture underground et le cinéma de genre, il a voulu en 2007 rendre hommage aux films "Grindhouse" avec son ami Robert Rodriguez. Mais le public n'a pas été si réceptif que ça.

Quentin Tarantino est un monument du cinéma contemporain. Mais il doit beaucoup au passé, qu'il est parvenu à digérer pour le resservir à sa propre sauce. Entre hommage et réinvention, il trouve dans son cinéma des angles pour que son propre plaisir n'aille pas à l'encontre de celui des spectateurs. Pour cette raison - et d'autres qu'on n'évoquera pas ici pour éviter de s'éterniser -, sa filmographie est d'une régularité exemplaire. Difficile de dire que Tarantino a fait un mauvais film dans sa carrière. Même si le cas Boulevard de la Mort reste un sujet qui peut diviser.

À la suite de l'incroyable diptyque Kill Bill, "QT" se permet en compagnie de Robert Rodriguez de rendre hommage aux films Grindhouse. Surtout connu aux USA, il s'agit de cinéma d'exploitation qui avait la particularité de fonctionner en double programme. Le spectateur en avait pour son argent avec deux films à la suite !

Pour retrouver un peu de ce charme perdu, Tarantino décide de réaliser Boulevard de la Mort et Rodriguez s'occupe de Planète Terreur. Ces deux essais ne rapportent pas grand chose au box-office mondial (30.6 millions de dollars pour le premier, 11.4 millions pour le second). On peut ainsi parler de ratage financier mais la partie de Tarantino est plus vivement critiquée que celle de son compère. Jugée ennuyeuse et trop bavarde, elle n'a pas réussi à emporter le public. Plus dynamique, Planète Terreur ne souffre pas de ses défauts.

Tarantino pense connaître les raisons du ratage Grindhouse

Quentin Tarantino revient sur l'échec Grindhouse dans les colonnes d'Empire et il a une bonne raison pour l'expliquer :

En Amérique, ils ont eu Grindhouse. Au Royaume-Uni, ils ont eu Boulevard de la mort. Avec Grindhouse, je pense que Robert et moi attendions que les gens aient un peu plus de familiarité avec le concept de double programmes et les films d'exploitation. Non, ils ne l'avaient pas. Pas du tout. Ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils regardaient. Cela ne voulait rien dire pour eux, ce que nous faisions. On était, d'une certaine manière, un peu "trop cool".

Il touche à quelque chose qui n'est pas faux car en Europe et ailleurs qu'aux USA, nous n'avons pas eu les deux films projetés en même temps, avec les bonus que cela comporte (les faux trailers). Boulevard de la Mort et Planète Terreur sont sortis de manière séparée, retirant ainsi du charme à l'entreprise et à sa spécificité. Le cinéma d'exploitation tel qu'il a été aux USA est vraiment une culture particulière, devenue aujourd'hui un plaisir de niches. Mais on peut aussi comprendre que les distributeurs n'ont pas voulu prendre le risque de proposer deux films en une seule séance. Il faut donc se tourner vers la vidéo pour voir Grindhouse tel qu'il a été pensé, et le temps passant le projet est aujourd'hui bien perçu par les initiés.