En 1968, après sa "Trilogie du dollar", Sergio Leone pense en avoir fini avec le western. Mais les studios hollywoodiens insistent et ont des arguments : un budget très généreux et Henry Fonda au casting, acteur préféré du réalisateur italien et avec qui il rêve de tourner. Sergio Leone accepte et réalise un des plus grands films de l'histoire du cinéma : "Il était une fois dans l'Ouest".
Il était une fois un chef-d'oeuvre
Et dire que Sergio Leone, maître du western-spaghetti et cinéaste de génie, comptait s'arrêter là... Avec Ennio Morricone à la musique et Clint Eastwood à l'écran, Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et le Truand ont constitué un moment décisif dans l'histoire du cinéma. Le Bon La Brute et Le Truand clôturant cette "Trilogie du dollar" en chef-d'oeuvre ultime du western-spaghetti.
Sergio Leone veut en rester là, mais c'est sur l'insistance de ses producteurs que Sergio accepte alors d'écrire et de réaliser un nouveau western : Il était une fois dans l'Ouest. Sans Clint Eastwood qui refuse, mais avec un casting principal royal : Claudia Cardinale et Henry Fonda, Charles Bronson et Jason Robards.
Sergio Leone, après le western-spaghetti, revient à une approche plus classique du genre. Il s'agit de la fin de la conquête de l'Ouest et les enjeux de Il était une fois dans l'Ouest vont de la vengeance personnelle à l'avènement de la civilisation moderne. Plus sombre, plus violent, plus "réaliste", Il était une fois dans l'Ouest garde cependant le trio de personnages chers à Sergio Leone, incarnations de figures mythiques du western.
Autour de l'éblouissante star italienne Claudia Cardinale, Charles Bronson se révèle dans le rôle du mystérieux "Harmonica", Henry Fonda surprend à contre-emploi dans la peau d'un tueur sans scrupules, et Jason Robards incarne Cheyenne, sympathique chef d'une bande de hors-la-loi.
Sur l'exceptionnelle partition à nouveau composée par Ennio Morricone, les destins de ces quatre personnages raconte la fin de l'Ouest et Il était une fois dans l'Ouest assume avec brio son ambition de chef-d'oeuvre du genre-roi à Hollywood.
Un succès historique en France
Trop fort, trop moderne, trop différent pour le public américain ? Sorti de la case western-spaghetti et du cadre européen (Il était une fois dans l'Ouest est la première coproduction américaine de Sergio Leone), la réception du film est compliquée aux États-Unis. Il était une fois dans l'Ouest est plus personnel, plus ambitieux et aussi trop long pour les cinémas américains.
La version qui sort aux USA est ainsi plus courte (2h25 contre 2h45 dans le reste du monde), avec une version différente du développement de Cheyenne. Sa violence et son ambiguïté morale heurte, et tout particulièrement parce qu'elle est surtout incarnée par Henry Fonda, chéri par le public américain pour ses rôles d'hommes valeureux et héroïques. Il était une fois dans l'Ouest ne récolte alors que 5 millions de dollars au box-office américain...
En revanche, Il était une fois dans l'Ouest est un triomphe en Europe. Et principalement en France, où il attire alors plus de 14,8 millions de spectateurs. La performance est monumentale, puisqu'il est suivi au box-office annuel par Le Cerveau, deuxième succès de l'année 1969 avec "seulement" 5,5 millions de spectateurs. Pour Sergio Leone, il fait plus que doubler sa performance de 1968, troisième du box-office français avec 6,3 millions de spectateurs pour Le Bon, la Brute et le Truand.
À ce jour, Il était une fois dans l'Ouest est parmi les 10 plus grands succès de l'histoire du cinéma en France. Il est à la 8e place, derrière Titanic, Bienvenue chez les Ch'tis, Intouchables, Blanche-Neige et les sept Nains, La Grande Vadrouille, Autant en emporte le vent et Avatar. Il était une fois dans l'Ouest est noté 4,5/5 par les spectateurs sur Allociné et 4/5 par la presse, et dispose d'un Tomatometer à 96% et d'un Audience Score à 94% sur Rotten Tomatoes.