En 1994, True Lies, réalisé par James Cameron, débarque sur grand écran avec un Arnold Schwarzenegger en pleine forme dans le rôle d'un agent secret. Cependant, peu de gens savent que le film est en réalité un remake du film français La Totale ! (1991), où Thierry Lhermitte incarne un homme menant une double vie, oscillant entre son rôle de modeste employé et celui d'un espion redoutable.
True Lies : et James Cameron s'attaqua à Claude Zidi
En 1994, James Cameron réalise True Lies, une comédie d'action qui devient un véritable succès au box-office international. Le film, avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal, est en fait un remake d’un film français bien moins connu du grand public : La Totale ! de Claude Zidi sorti en 1991.
Dans ce dernier, Thierry Lhermitte et Miou-Miou incarnent les rôles principaux, avec Lhermitte jouant un homme menant une double vie de modeste ingénieur le jour et d'agent secret la nuit, tout en cachant cette facette à sa femme. James Cameron s’inspire de cette intrigue pour True Lies, mais il en accentue les éléments d’action spectaculaires tout en y ajoutant sa signature visuelle unique.
Le film met en scène Schwarzenegger dans le rôle de Harry Tasker, un agent secret pour une agence de contre-terrorisme, qui mène une double vie en cachant son métier à sa femme, Helen, jouée par Jamie Lee Curtis. Le scénario mélange avec brio des scènes d’action haletantes et des moments de comédie, notamment grâce à l’intrigue secondaire où Helen, ignorant la véritable identité de son mari, se retrouve accidentellement mêlée à une mission périlleuse. Avec des effets spéciaux impressionnants et des cascades spectaculaires, le film devient rapidement une référence dans le genre de la comédie d'action.
En guise de clin d'œil, Arnold Schwarzenegger parle français dans une des scènes :
Un échec pour la franchise, mais un triomphe au box-office
Contrairement aux intentions initiales de James Cameron de lancer une franchise avec True Lies, le film n’a jamais eu de suite, malgré son succès commercial et critique. True Lies a rapporté plus de 378 millions de dollars dans le monde entier, ce qui en fait l'un des plus gros succès de 1994. Cependant, les suites n'ont jamais vu le jour en raison de plusieurs facteurs, notamment la réticence de Cameron à revisiter cette histoire après les événements du 11 septembre 2001, jugeant que la thématique du terrorisme était devenue trop sensible pour en faire un sujet de divertissement.
Bien que le film original français, La Totale !, n’ait pas eu une carrière aussi marquante que son remake américain, il reste un exemple emblématique du talent comique de Thierry Lhermitte et de Miou-Miou. L’adaptation par James Cameron aura quant à elle marqué un tournant dans la carrière de Schwarzenegger, confirmant son statut d'acteur capable de jongler entre des rôles d'action et de comédie, et offrant à Jamie Lee Curtis une prestation remarquée, pour laquelle elle remportera un Golden Globe.
Une bataille juridique
En 2001, le scénariste Lucien Lambert, qui avait notamment contribué à l'écriture de la série Belphégor, porte plainte contre Claude Zidi et James Cameron, pour plagiat.
Lucien Lambert prétendait en effet que les scénarios de La Totale ! et True Lies étaient des contrefaçons de son propre script intitulé Émilie, rédigé en 1981. Selon lui, Émilie suivait une intrigue similaire, dans laquelle un homme se faisait passer pour un espion afin de séduire une femme. Bien que son script n'ait pas été adapté au cinéma, il avait toutefois été publié sous forme de pièce de théâtre et traduit en version américaine.
Après un premier verdict rendu en 2001, qui rejetait ses accusations de plagiat, Lambert revient à la charge avec de nouvelles preuves. Finalement, le 4 juin 2004, la Cour d'appel de Paris lui donne raison en constatant des "similitudes frappantes" entre les scénarios d'Émilie, de La Totale !, et de True Lies. Claude Zidi et James Cameron sont alors condamnés pour contrefaçon.
Cette affaire a eu des conséquences financières notables pour Claude Zidi, qui a dû non seulement verser des indemnités à Lucien Lambert, mais aussi rembourser James Cameron pour les dommages que le réalisateur américain avait, lui aussi, été condamné à payer.