Plus que quelques jours pour (re)voir l'excellent "Amanda", un mélodrame bouleversant de Mikhaël Hers sur le processus de deuil, avec Vincent Lacoste et la jeune Isaure Multrier.
Amanda, grand mélodrame avec Vincent Lacoste
Mikhaël Hers avait déjà fortement ému avec Ce sentiment de l'été (2016), son second long-métrage. Trois ans plus tard, le réalisateur a récidivé avec Amanda (2018), dans lequel il poursuit son exploration du processus de deuil. Un film bouleversant, porté par Vincent Lacoste extrêmement émouvant et logiquement nommé au César du meilleur acteur en 2019. Alors que le long-métrage quittera bientôt le catalogue Netflix (le 31 juillet), voilà plusieurs raisons de le rattraper.
Amanda suit David (Vincent Lacoste), un jeune homme qui voit sa vie basculer lorsque sa sœur (Ophélia Kolb) meurt dans un attentat terroriste. Alors qu'il doit faire son deuil et surmonter le traumatisme, il se retrouve à devoir s'occuper de sa nièce, Amanda (Isaure Multrier), étant le seul parent de la jeune fille de sept ans. C'est donc une grande responsabilité qui retombe sur ce grand enfant, avec cette pression de devoir assurer pour celle qui vient de perdre sa mère. On ne sait alors, des deux, lequel porte l'autre.
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Le choix délicat des attentats
Avec ce film, Mikhaël Hers utilise le contexte post-attentats. Sa motivation première étant de capter le Paris de cette période avec tout ce que cela implique de fragilité et de violence, comme il l'expliquait dans le dossier de presse.
Pour Amanda, le point de départ était l’envie de parler du Paris d’aujourd’hui et de capturer quelque chose de la fragilité, de la fébrilité et de la violence de l’époque.
Dès lors, le réalisateur aurait pu évoquer directement les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Mais le cinéaste a préféré mettre en scène un événement fictif, avec une attaque qui se déroule lors d'un pique-nique dans le bois de Vincennes. Un choix qu'il justifiait par décence et respect pour les vraies victimes et leurs familles. Sa position est honorable et profite au film. Amanda est une œuvre d'une grande pudeur et d'une justesse impressionnante, qui lui permet de ne pas sombrer dans le pathos.
Un succès critique
À sa sortie, Amanda avait été très bien accueilli par la presse, avec une moyenne de 4/5 sur Allociné, basée sur 40 titres de presse. Plusieurs médias mettaient alors en avant la performance de Vincent Lacoste, mais c'est aussi cette de la jeune Isaure Multrier qui a touché Les Inrockuptibles : "Amanda nous pique au cœur, comme nous cueille la jeune actrice Isaure Multrier".
Plus globalement, Marie claire évoquait "une grâce et une précision formidables" de la part de Mikhaël Hers, tandis que Sud Ouest y voyait "une œuvre lumineuse et bouleversante". Sans oublier Télérama qui décrivait Amanda comme "un mélodrame magnifique sur l’apprivoisement de deux êtres". Enfin, notre critique sur CinéSérie résumait le film de la sorte : "Un mélodrame bouleversant, dont la luminosité n’est jamais étouffée par la douleur".
Séance de rattrapage réussie sur Arte
En salles, Amanda avait attiré 260 000 spectateurs et spectatrices. Ce qui peut être considéré comme peu, mais reste le meilleur score des films de Mikhaël Hers. Cependant, le public s'était rattrapé quelques années plus tard lorsque Arte a diffusé le film. En avril 2021, c'est cette fois 1,8 million de personnes qui avaient découvert cette belle œuvre intimiste. La chaîne avait ainsi réalisé une de ses meilleures audiences de l'année.