"Indiana Jones et le temple maudit" continent une scène qui a secoué les spectateurs de l'époque : l'arrachage de coeur. Le film de Steven Spielberg a changé à jamais le système de classification aux USA et a engendré la naissance de la catégorie PG-13.
Un second film spectaculaire
Trois ans après le succès des Aventuriers de l'Arche perdue, Steven Spielberg remet le couvert avec Indiana Jones et le temple maudit. Un second film qui est en réalité un préquel se déroulant plusieurs mois dans le passé. Harrison Ford reprend le rôle de l'irrésistible aventurier. Il est accompagné par la belle Willie (Kate Capshaw) et le petit Demi-Lune (Jonathan Ke Quan) dans une histoire où une secte réduit en esclavage des enfants et s'adonne à des sacrifies humains en l'honneur d'une divinité. Le trio doit empêcher que le chef de ce groupe, Mola Ram (Amrish Puri), ne mette la main sur des pierres sacrées qui pourraient lui conférer une énorme puissance.
Indiana Jones et le temple maudit, c'est un divertissement comme on en voit plus de nos jours. Steven Spielberg est un brillant metteur en scène qui sait emballer ses scènes, agencer son montage, raconter une histoire en alliant fluidité et inspiration. Le rythme ne s'arrête jamais et, dès l'introduction, on comprend que tout va aller à cent à l'heure. Ainsi, ce second film a tout d'un vrai spectacle qui tente de mettre la barre plus haut que précédemment, quitte à aller plus profondément dans la noirceur.
Indiana Jones et le temple maudit donna naissance au PG-13
Ce second opus a vite été pris dans la tourmente lors de sa sortie aux USA. Les parents qui sont allés en salle avec des enfants assez jeunes n'ont pas apprécié un passage en particulier. Lors de la longue séquence dans le temple, Mola Ram sacrifie un jeune homme et lui arrache le coeur. Il le brandit ensuite face à la caméra, alors qu'il bat encore. Une image puissante, qui peut déranger. C'est justement ce qu'il va se passer. Les adultes ne comprennent pas pourquoi le film est autorisé au jeune public - ils ne disent rien, en revanche, sur la cervelle de singe ou l'exploitation des enfants. On peut comprendre la stupéfaction, le plan sur le coeur est très graphique. Indiana Jones et le temple maudit n'était pas classé "tous publics" mais "PG", ce qui veut dire que les parents étaient libres ou pas de laisser leurs bambins découvrir le nouveau Steven Spielberg. Pour situer l'époque, le classement est le même que pour Les Dents de la mer, un film qui contient quelques moments qui peuvent choquer. La gronde est d'autant plus étrange que personne ne s'est insurgé quand des visages fondaient dans Les Aventuriers de l'Arche perdu ou qu'une tête explosait.
L'association chargée de s'occuper de classer les films aux États-Unis, la Motion Picture Association of America, reçoit des messages de contestation et elle envisage de modifier sa façon de faire pour ne pas qu'une telle situation se reproduise. L'idée qui en ressort est de créer un autre étage dans leur grille de classification. Seuls le Rated R (interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés) et le NC-17 (interdiction stricte aux moins de 17 ans) existaient au-dessus du PG, qui lui n'impose pas une limite d'âge. Ainsi vient au monde le PG-13, permettant indiquer que des scènes peuvent heurter le public de moins de 13 ans et qui recommande l'accord parental. Mais, encore une fois, on ne parle pas du tout d'une interdiction ! Uniquement d'un avertissement pour que les parents sachent à l'avance que le film pourra contenir un ou des éléments un peu dérangeants. Ce système est encore en vigueur de nos jours et c'est L'Aube Rouge de John Milius qui a été le premier à inaugurer le PG-13.