Puisque "Indiana Jones et le Cadran de la destinée" vient de sortir dans les salles obscures, retour sur l’ensemble de la saga consacrée à Indy. Pour l’occasion, découvrez notre classement de tous les films "Indiana Jones", du pire au meilleur.
5. Indiana Jones et le Cadran de la destinée
C’est le seul épisode qui n’est pas réalisé par Steven Spielberg. Dernier opus en date, Indiana Jones et le Cadran de la destinée est mis en scène par James Mangold, l’homme derrière l’excellent Logan. 15 ans après sa dernière apparition dans les habits de l’archéologue, Harrison Ford reprend une cinquième (et dernière ?) fois le rôle d’Indiana Jones, à 80 ans…
Et c’est le problème majeur de ce nouveau film. Difficile de croire aux tribulations et aux aventures projetées à l’écran lorsque notre héros est un octogénaire qui nous fait maladroitement croire qu’il possède la jeunesse éternelle. Indiana Jones et le Cadran de la destinée souffre également d’un manque de souffle épique, de grandiose, d’impact. C’est une cinquième aventure qui n’est pas honteuse, et qui s’inscrit parfaitement dans le reste de la saga, mais qui ne parvient jamais à procurer de grand frisson. Les spectateurs ont donc moins d’empathie pour leur personnage, jamais crédible, et pour son récit, qui manque de tension, de suspense, de folie et d’héroïsme… Ce cinquième Indiana Jones est un divertissement générique, qui copie la mise en scène de Steven Spielberg sans jamais l’égaler. C’est relativement distrayant, mais parfois soporifique…
4. Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
C’était en 2008. Et ce quatrième film marquait déjà le grand retour d’Harrison Ford dans la peau d’Indy, après 19 ans d’absence. Réalisé par Steven Spielberg, cette aventure était dirigée sous le signe de la passation. Les scénaristes George Lucas et David Koepp donne à Indy un fils, incarné par Shia LaBeouf. L’occasion pour les deux hommes d’aborder les notions de famille, d’héritage, dans une aventure qui a globalement déçu les fans.
Pourtant, ce quatrième tour de piste est toujours parfaitement ancré dans l’ADN de la saga. Evidemment, certaines séquences, comme Shia LaBeouf qui joue à Tarzan avec des capucins (et globalement tout ce segment de course-poursuite dans la forêt), l’explosion nucléaire, ou encore l’intervention des extraterrestres, font d’Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal un film étrange, hybride, parfois absurde, et évidemment décrié, notamment parce que le long-métrage plonge tête baissée dans la science-fiction, alors que les autres épisodes demeurent à la lisière de cette dimension. Reste quelques bons moments d’aventure pure, de dépaysement, d’énigmes et d’action qui font de ce quatrième film un blockbuster largement supérieur à la concurrence.
3. Indiana Jones et le Temple maudit
C’est sans doute l’épisode qui divise le plus les fans. Sorti en 1984, Indiana Jones et le Temple maudit est le chapitre le plus sombre de toute la saga. Tellement sombre que même Steven Spielberg ne l’apprécie guère. Deuxième volet des aventures d’Indy, Le Temple maudit (qui est en réalité un prequel puisqu’il se déroule un an avant Les Aventuriers de l’arche perdue) a choqué une partie des spectateurs. Après le ton pop et léger du premier volet, le public a été pris à contre-pied par cette deuxième aventure obscure, violente, voire par moments presque horrifique. Les scénaristes, Willard Huyck et Gloria Katz, sur demande de George Lucas, ont reproduit le schéma de la saga Star Wars, qui avait proposé un deuxième film, L’Empire contre-attaque, résolument plus sinistre que le reste de la trilogie. Et ça fonctionne à la perfection dans Indiana Jones et le Temple maudit.
Plus inquiétant, plus torturé, ce deuxième film entraîne son héros dans un récit brutal, qui malmène son public. Steven Spielberg pousse l'idée à son paroxysme en détruisant la figure d'Indy lors d'une séquence lourde de sens où notre héros au grand cœur gifle un enfant, sous l'emprise des méchants... Encore aujourd’hui, Indiana Jones et le Temple maudit est considéré comme l’épisode le plus tendancieux, le plus lugubre, et est en partie responsable de la création de l’interdiction PG-13 aux USA, qui n’existait pas avant. Et rien que pour cet aspect subversif, pour cette surprise inattendue dans le ton, l’ambiance et la noirceur du récit, Indiana Jones 2 est une pépite à ne pas sous-estimer.
2. Les Aventuriers de l’Arche Perdue
C’est en septembre 1981 que le public français découvre l’archéologue Indiana Jones. Réalisé par Steven Spielberg, Les Aventuriers de l’arche perdue devient un classique instantané. Il faut dire que Spielberg a du génie pour mettre en scène son héros. Dès la séquence d’ouverture, cette aventurier taciturne et taiseux dégage un charisme indéniable. Tous les codes de la saga Indiana Jones sont mis en place dès cette première aventure. L’humour cynique d’Indy, sa phobie des serpents, son scepticisme, mais aussi son excitation enfantine face à l’aventure et aux mystères de l’Histoire avec un grand H, les cartes et ses flèches animées, la musique de John Williams... Il y a déjà tous les ingrédients qui font la sève de la licence.
Ce mélange d’action faramineuse et d'humour pince-sans-rire de notre héros font de Les Aventuriers de l’arche perdue un film très généreux. Surtout, Steven Spielberg crée un personnage passionnant. Un détective, un archéologue, un aventurier, un professeur, un fils, un amant capable du meilleur comme du pire. Un personnage ambigu, un peu brisé, mais jamais battu, qui n’hésite pas à assassiner moult nazis sans ciller. Ce premier Indiana Jones est une proposition hyper-entraînante. Un chef-d'œuvre qui enchaîne des séquences emblématiques et qui ramène son public en enfance, vers un désir primaire : celui de la chasse au trésor ! Et encore aujourd’hui, il est le maître incontesté de l’aventure au cinéma. Un premier segment qui a influencé des générations entières par la suite, de Tomb Raider à Pirates des Caraïbes, en passant par Uncharted.
1. Indiana Jones et la Dernière croisade
C’est quand même assez rare que le troisième film d’une trilogie soit considéré comme le meilleur. Pourtant, Indiana Jones et la Dernière croisade est le préféré des fans. Il faut dire que la dynamique géniale entre Harrison Ford et Sean Connery y est pour beaucoup. Après une parenthèse plus sombre, Steven Spielberg et George Lucas renouent avec le ton de la première aventure. Ce troisième film est une leçon de rythme, grâce à une mise en scène en constant renouvellement. La dimension buddy movie est le squelette de cette nouvelle aventure, qui s’apparente à une joute verbale sous forme de ping-pong passionnante et souvent hilarante.
Une troisième aventure qui développe également notre héros, son background, ses traumatismes. Un film indispensable à l’échelle de la licence, qui en dit long sur le protagoniste, sur son monde, sur ses motivations et sur l’identité de la franchise. Et finalement, on aurait peut-être préféré que la saga s'arrête sur ce dernier plan d'Indy chevauchant vers le soleil couchant...