Actrice prolifique et grande figure du cinéma contemporain, Isabelle Huppert voyage d'un cinéma à l'autre avec réussite, et ne s'interdit rien. Pas même un passage par le genre super-héroïque, comme elle nous l'a confirmé.
Isabelle Huppert, voyageuse du cinéma
L'actrice Isabelle Huppert est à l'affiche du nouveau film d'Élise Girard, le très beau Sidonie au Japon, au cinéma le 3 avril. Une balade amoureuse et contemplative au Japon, dans lequel Isabelle Huppert incarne une femme qui va finir son deuil et dans le même temps redécouvrir l'amour. Écrivaine qui jusque-là n'écrivait plus, femme qui n'aimait plus et n'était plus aimé, son voyage de six jours et sa rencontre avec son éditeur japonais vont lui redonner goût à la vie.
Un rôle qui lui va à merveille et un personnage auquel elle confère ainsi des émotions indicibles, mais rendues sensibles par l'association entre une grande actrice et un film à la subtilité et à la finesse rares. Nous l'avons rencontrée pour la sortie de Sidonie au Japon et, entre autres questions sur ce film et son personnage, nous lui avons demandé de préciser une déclaration faite récemment dans les colonnes de The Guardian.
"Ça doit être marrant"
Dans The Guardian, Isabelle Huppert indiquait ainsi : "J'aimerais bien (faire un film Marvel,ndlr) ! (...) Peut-être une méchante - une "vraie" méchante, pas les méchantes dans la plupart des films que j'ai faits, qui ont une bonne raison de l'être." Actrice disposant d'un registre très étendu et capable de tout jouer, égérie du grand cinéma d'auteur, l'actrice de La Cérémonie et de La Pianiste s'est particulièrement distinguée dans le registre dramatique, et ce n'est donc pas vraiment vers le genre super-héroïque façon MCU qu'on l'imagine. Mais elle nous le confirme, cela lui plairait beaucoup.
Il y a ce type de cinéma, le genre de films Marvel. Les personnages ne sont pas… On n’est plus dans la nuance, et ça doit être marrant. J’ai joué des « fausses » méchantes, comme je l’ai dit à ce journal, des personnages qui avaient pour la plupart une bonne raison de l’être.
Jouer sur fonds verts, composer avec les contraintes du genre ? Pas un problème pour Isabelle Huppert, qui poursuit :
Ça doit être une aventure. C’est comme un exercice de style, une autre manière de faire du cinéma, et j’aimerais bien. Et en même temps, je vous dis ça, alors que des films Marvel je n’en vois jamais. Mais j’imagine !
Une déclaration qui pourrait ainsi intéresser Disney ou Warner Bros., détenteurs respectifs des films MCU et des films DC, pour un potentiel casting gage d'originalité, originalité qui leur fait cruellement défaut en ce moment...