Le magnifique "It Follows" est à redécouvrir sur Arte. Un film d'horreur fascinant né d'un cauchemar récurrent du réalisateur, avec la révélation Maika Monroe.
It Follows : la pépite horrifique de 2014
En 2014 les adeptes de cinéma d'horreur ont pu trembler devant le magnifique It Follows. Réalisé par David Robert Mitchell, le film voit une jeune femme prénommée Jay se faire enlever par un garçon avec qui elle vient d'avoir un rapport sexuel. Ce dernier fait en réalité cela pour lui prouver qu'il vient de lui transmettre une malédiction. Désormais, une créature, qui prend l'apparence d'une personne âgée et qu'elle seule pourra voir, la suivra jusqu'à lui mettre la main dessus pour la tuer. Le seul moyen qu'a Jay pour s'en débarrasser, sera de coucher avec quelqu'un d'autre pour transmettre à son tour la malédiction.
L'idée que le danger soit visible uniquement de l'héroïne est un concept original pour un film d'horreur, qui a été inspiré au réalisateur par un cauchemar qu'il faisait lorsqu'il était enfant. Dedans, David Robert Mitchell se sentait suivi par une présence. Et il décida des années plus tard d'imaginer le scénario d'It Follows à partir de cette sensation dérangeante. Mais il ne se contenta pas de simplement retranscrire cela, puisqu'il ajouta dans son film le thème de la sexualité, en y associant des conséquences terrifiantes. Il ne s'agit évidemment pas d'une vision puritaine pour dégoûter la jeunesse de l'acte sexuel, mais plutôt pour partager l'angoisse qui peut s'accompagner, comme il l'expliquait dans le dossier de presse de l'époque : "La période où l'on découvre sa sexualité peut être effrayante. On est alors traversé par toutes sortes d'angoisses".
Une œuvre envoutante et terrifiante
Ainsi, avec It Follows, David Robert Mitchell a fait un prolongement de son précédent long-métrage, The Myth of the American Sleepover (2010), qui s'attardait sur différents adolescents le temps d'une nuit d'été dans la banlieue de Detroit. C'est dans ce même décor si particulier qu'on suit Jay et ses amis, délaissés de toute présence d'adulte, qui sont à un tournant de leur vie. Le réalisateur filme ses protagonistes de fort belle manière, avec des plans sublimes et des propositions horrifiques aussi terrifiantes qu'intelligentes, tirant le meilleur du hors-champ. La présence de Maika Monroe, révélation d'It Follows, participe également à en faire un petit bijou, capable d'assumer ses références à Halloween (1978) tout en suivant sa propre voie.
Comme beaucoup de films de genre indépendants, It Follows n'avait pas attiré grand monde lors de sa sortie en France, avec un peu moins de 130 000 entrées. Ce qui ne l'a pas empêché d'être rapidement considéré comme un classique par les cinéphiles qui ont eu la bonne idée de le découvrir en salles. Le film avait tout de même été un beau succès pour David Robert Mitchell puisqu'il avait rapporté près de 22 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget estimé à seulement 1,3 million de dollars.
La presse convaincue
De plus, la presse avait été très élogieuse envers It Follows. Rotten Tomatoes avait ainsi relevé 95% d'avis positifs. Concernant les médias français, une grande partie des critiques avait été convaincu. Sur AlloCiné, le long-métrage a obtenu une moyenne de 4,4/5 basée sur 29 titres de presse. Parmi ceux-ci, GQ présentait It Follows comme un "film d'horreur stylisé", tandis que L'Humanité parlait "d'œuvre anxiogène et plastiquement splendide". C'est cette beauté qui avait été appréciée aussi par Le Monde, ou par Libération qui trouvait que la mise en scène de David Robert Mitchell était "inventive et élégante". Citons aussi Positif qui trouvait en It Follows "un film de poursuite magnifiquement inventif, qui décline adolescence et sexualité dans une Amérique étrangement désertée par les adultes".
Véritable merveille fascinante, à voir et à revoir, It Follows ne va pas en rester là. Fin 2023, une suite a été annoncée, avec le retour de Maika Monroe. Cette fois, il n'y aura pas qu'une créature qui devrait la suivre, mais plusieurs, à en croire le titre du film : They Follow.