La sortie d'"Avatar : La Voie de l'eau" est l'occasion de revenir sur la filmographie de son réalisateur James Cameron. Un auteur qui a apporté énormément au cinéma en quatre décennies grâce à son imaginaire et ses prouesses techniques.
James Cameron, conteur et technicien de génie
Treize ans après le premier volet, James Cameron est de retour au cinéma avec Avatar : La Voie de l'eau. L'occasion idéale pour tenter d'établir le classement des longs-métrages du cinéaste, technicien de génie capable de mettre en scène des récits universels. Ce n'est évidemment pas un hasard si Avatar et Titanic font tous les deux partie des trois plus grands succès de tous les temps...
Ce top n'inclut pas Piranha 2 : Les Tueurs volants, film d'horreur difficile à regarder et massacré par le producteur Ovidio G. Assonitis, ni les documentaires Les Fantômes du Titanic et Aliens of the Deep.
8 - True Lies (1994)
Arnold Schwarzenegger mène une double vie dans True Lies. Pour sa compagne Jamie Lee Curtis, il est représentant en informatique. En réalité, il est un redoutable agent secret chargé d'empêcher des opérations terroristes. Lassée par sa vie de famille monotone, son épouse est sous le choc lorsqu'elle apprend que son métier est de tuer des méchants.
Film le plus léger de James Cameron, True Lies vaut notamment pour la confrontation hilarante entre ses deux acteurs principaux. En plus d'un zoom mémorable sur Arnold Schwarzenegger au bord de la rupture, persuadé que sa femme le trompe, le long-métrage bénéficie de la performance magistrale de Jamie Lee Curtis au cours d'un strip-tease maladroit.
Côté action, ce remake de La Totale ! est extrêmement généreux. Le cinéaste pousse la caricature au maximum et enchaîne les séquences improbables et jouissives, à l'image de l'introduction enneigée, du saut à moto entre deux immeubles ou encore du final dans lequel Schwarzy va jusqu'à piloter un avion de chasse.
7 - Abyss (1989)
Marqué par un tournage éprouvant durant lequel James Cameron a fait vivre l'enfer à ses équipes et au cours duquel il a failli perdre la vie, Abyss témoigne évidemment de la passion du cinéaste pour les fonds marins. Cette rencontre entre l'équipage du DeepCore et des entités extra-terrestres contient également le propos écologique qu'il développera par la suite dans Avatar, et s'interroge déjà sur les possibilités de communication entre des espèces de planètes différentes.
Comme le colonel Miles Quaritch (Stephen Lang), un militaire (ici incarné par Michael Biehn) sombre dans la folie et résume à lui seul l'égocentrisme et la capacité de destruction des humains. Avant Titanic, le réalisateur signe enfin une autre histoire d'amour bouleversante entre Mary Elizabeth Mastrantonio et Ed Harris dans cette plongée à la fois sublime et oppressante.
6 - Terminator (1984)
Deux hommes venus du futur apparaissent au milieu d'éclairs dans les rues nocturnes de Los Angeles. L'un d'eux doit protéger Sarah Connor (Linda Hamilton), l'autre la tuer pour qu'elle ne donne pas naissance à son fils John, leader de la résistance dans la guerre contre les machines.
Né d'un rêve dans lequel un corps métallique se traînait hors d'une explosion, Terminator démontre toute l'ingéniosité de James Cameron, capable de réaliser un film d'action spectaculaire avec un budget modeste. Violent et sans temps mort, le long-métrage est une course effrénée pour fuir un personnage indestructible dénué de conscience et donc de la moindre pitié. Le réalisateur parvient en parallèle à développer une romance éphémère, ce qui la rend encore plus émouvante. Et de son imaginaire naissent des images inoubliables : le célèbre oeil rouge, le cyborg surgissant de la fumée en moto, la destruction du commissariat...
5 - Avatar (2009)
En 2009, les spectateurs découvrent Pandora et les Na'vi. Un univers inédit auquel James Cameron donne naissance grâce à la performance capture et à la Fusion Camera System, caméra permettant de filmer en 3D qu'il a lui-même créée. Des avancées technologiques majeures au service d'un blockbuster hallucinant, souvent critiqué pour son scénario simpliste.
Pourtant, que ce soit dans la description de l'écosystème ou des différents engins, le film est extrêmement riche. Il présente également deux personnages figurant parmi les plus mémorables vus dans une production hollywoodienne ces dernières années : l'héroïne Neytiri (Zoe Saldana) et le détestable colonel Miles Quaritch (Stephen Lang).
4 - Aliens : Le retour (1986)
Près de 60 ans après les événements d'Alien, le huitième passager, Ellen Ripley (Sigourney Weaver) sort de son sommeil et cette fois-ci, c'est la guerre. La pilote fait équipe avec des soldats menés par le caporal Hicks (Michael Biehn) pour exterminer des xénomorphes qui ont massacré les habitants de la planète LV-426.
S'il est difficilement comparable avec le long-métrage de Ridley Scott tant leur rythme et leur cadre sont complètement différents, Aliens, le retour a en tout cas autant apporté à la mythologie de la franchise que le premier volet. Véritable film de guerre, ce deuxième opus impose véritablement Ripley comme une héroïne ultra badass qui tente d'empêcher les gros bras joués par Bill Paxton, Jenette Goldstein ou encore Lance Henriksen de se ruer vers une mort certaine. Au cours de cette partie de chasse, Ellen devient une mère pour la jeune survivante Newt (Carrie Henn), avant de faire connaissance avec la Reine...
3 - Terminator 2 : Le Jugement dernier (1991)
Comme Avatar : La Voie de l'eau, Terminator 2 : Le Jugement dernier est une suite qui surpasse son prédécesseur. James Cameron fait déjà la surprise d'inverser le rôle du T-800 (Arnold Schwarzenegger), désormais censé protéger John (Edward Furlong) et Sarah Connor (Linda Hamilton). Un changement majeur qui permet de développer une relation extrêmement touchante entre l'organisme cybernétique et l'adolescent.
Avant Titanic et Avatar, James Cameron révolutionne déjà les effets visuels avec le long-métrage, road movie dans lequel une machine endosse sans le vouloir un rôle de père de substitution. Arnold Schwarzenegger livre sa meilleure performance dans le film, réussissant à humaniser une machine, d'abord sceptique puis réceptive à l'énergie et l'humour du prodigieux Edward Furlong. Le blockbuster contient par ailleurs l'une des scènes de fin du monde les plus marquantes, durant laquelle la guerrière Sarah Connor observe avec impuissance une aire de jeux en train de brûler.
2 - Avatar : La Voie de l'eau (2022)
Si le recul n'est sans doute pas encore suffisant vis-à-vis d'Avatar : La Voie de l'eau, le long-métrage synthétise en tout cas tout le cinéma de son réalisateur. Technicien de génie, créateur de mondes, metteur en scène capable de jouer avec tous les éléments dans ses scènes d'action, auteur d'histoires poignantes... Toutes ces qualités se ressentent dans le film, qui donne en plus le sentiment d'assister à quelque chose de nouveau tant le niveau de réalisme, la fluidité et le fourmillement de détails sont impressionnants, que ce soit pour les scènes sous-marines ou celles sur la terre ferme.
Avec Avatar : La Voie de l'eau, la saga se transforme en odyssée familiale qui donne de l'épaisseur à chacun de ses personnages et étend son univers en donnant la possibilité au spectateur de profiter de Pandora. Un voyage aussi passionnant qu'éblouissant qui n'est pas exempt de défauts, comme certaines sous-intrigues inutiles, mais qui écrase toute la concurrence (découvrez notre critique ici).
1 - Titanic (1997)
Production colossale sur laquelle James Cameron est devenu un tyran (comme sur plusieurs autres tournages) afin de donner naissance à un chef-d'oeuvre, Titanic continue de trôner au sommet de sa filmographie. Outre l'histoire d'amour entre Rose (Kate Winslet) et Jack (Leonardo DiCaprio), le long-métrage est une fresque qui raconte à bord d'un paquebot réputé pour être insubmersible une lutte des classes, pointant du doigt (pas toujours avec subtilité mais ce terme ne correspond de toute façon pas au cinéaste) les inégalités entre les passagers.
Contrairement à Avatar : La Voie de l'eau, Titanic réussit à développer une multitude de personnages, y compris ceux qui n'apparaissent qu'une poignée de scènes mais dont le sort tragique prend le spectateur à la gorge. La dernière heure fait d'ailleurs toujours le même effet et tandis que la mort se rapproche, l'envie de voir les deux héros s'en sortir reste toujours aussi forte après d'innombrables visionnages. 25 ans après sa sortie, Titanic semble toujours inégalable.