Jean Dujardin affectionne les pastiches : après la série des "OSS 117", le voici en héros d'opérette dans une comédie qui se déroule à l'ère napoléonienne, "Le retour du héros", avec Mélanie Laurent, en salles mercredi.
La comédie Le Retour du héros signée de Laurent Tirard (Le Petit Nicolas, Astérix et Obélix : Au service de sa majesté, Les vacances du petit Nicolas) débute en Bourgogne dans une demeure cossue digne des romans de Jane Austen. La première scène, qui voit le vaillant capitaine des hussards arriver au galop pour faire sa demande en mariage est un parfait clin d’œil à Orgueil et Préjugés.
Pour ce long-métrage, Laurent Tirard raconte dans les notes d'intention du film :
Il y avait deux univers qui me plaisaient particulièrement : celui de Jane Austen, avec son élégance, son raffinement, et ses personnages enfermés dans le carcan des codes de leur société, et celui des comédies d'aventures françaises, avec leur énergie, leur côté virevoltant et leur goût prononcé pour les personnages de canailles. Je me suis dit que le mélange des deux créerait un choc des cultures assez explosif...
Notre héros n'a toutefois que l'apparence du beau capitaine, et disparaît sitôt sa demande faite. La jeune fiancée (Noémie Merlant) s'étiole, et sa sœur sagace, Elisabeth, (Mélanie Laurent, parfaite) s'ingénie à se substituer au galant pour envoyer des lettres pleines d'imagination, peuplées de séjours en Inde (alors qu'il était parti guerroyer en Autriche), d'éléphants et de tigres. Au point qu'elle se retrouve bien embêtée quand le galant réapparaît, alors qu'elle l'avait fait mourir dans ses lettres en héros. Charmeur et beau parleur, notre homme réussit à égaler le récit épistolaire de ses exploits et devient vite la coqueluche de toute la ville. Dès lors, Elisabeth devra s'ingénier à démasquer la supercherie...
"Féministe avant l'heure"
Mélanie Laurent explique à propos de ce film :
C'est vraiment ma première comédie. Je suis tombée immédiatement amoureuse de cette jeune femme, complètement folle et forte à la fois
Elle poursuit, disant avoir aussi apprécié d'incarner une "féministe avant l'heure". Pour Jean Dujardin, habitué à la comédie, le plaisir de jouer a été animé par les thèmes contemporains abordés comme "l'obsession de l'image que l'on donne de soi, l'envie de se mettre en avant", mais aussi "la panoplie" pour se mettre dans la peau du personnage, de la moustache aux costumes, et l'apprentissage de nouvelles disciplines, "un peu de menuet, un peu de cheval, un peu de maniement d'armes".
Le long-métrage aux décors d'époque et robes empire rappelle furieusement les meilleurs adaptations de la BBC, notamment dans une scène de bal. La musique pastiche elle aussi le film romantique, violons et charges héroïques à l'appui. Pourquoi avoir fait un film en costumes ?
Parce que plus personne n'en fait, et qu'en tant que spectateur, ça me manque.
Explique le cinéaste. C'est un divertissement agréable, qui ne se prend jamais au sérieux, et où les comédiens peuvent laisser libre cours à leur talent, y compris dans les seconds rôles, comme Evelyne Buyle ou Christian Bujeau.