En 2005, Christian Carion signe le touchant « Joyeux Noël ». Pendant la Première Guerre mondiale, des soldats français, allemands et britanniques ont fait une trêve pour fêter Noël ensemble. Retour sur cette incroyable histoire vraie.
Joyeux Noël : une œuvre touchante
Connu pour avoir mis en scène L'Affaire Farewell, Mon garçon et son remake My Son, les films les plus populaires de Christian Carion sont sans aucun doute Une hirondelle a fait le printemps et Joyeux Noël. Porté par un casting luxueux emmené par Diane Kruger, Guillaume Canet, Dany Boon, Daniel Brühl ou encore Bernard Le Coq, Joyeux Noël retrace une touchante histoire vraie qui s'est déroulée pendant la Première Guerre mondiale. Le récit se déroule durant l'hiver 1914, alors que le conflit fait rage entre la France et l'Allemagne.
Christian Carion suit deux régiments de soldats, l'un Français, l'autre Allemand, qui se retrouvent face à face. Et alors que la période de Noël approche à grands pas, il se passe quelque chose d'historique. Ces ennemis qui s'entretuent depuis des jours décident de poser les armes pour fêter Noël tous ensemble, main dans la main. Une histoire touchante qui a été nommée à six reprises aux César (dont celui du Meilleur film et celui du Meilleur acteur dans un second rôle pour Dany Boon) mais aussi aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger.
L'histoire vraie derrière le film
Aussi fou que cela puisse paraître, Joyeux Noël s'inspire d'une histoire vraie. En effet, à l'hiver 1914, des trêves similaires à celle racontée dans le film de Christian Carion ont eu lieu à plusieurs endroits sur le front. Pour Joyeux Noël, le cinéaste s'est inspiré du livre d'Yves Buffetaut intitulé Batailles de Flandres et d'Artois 1914-1918. Dans cet ouvrage figure un chapitre appelé L'Incroyable Noël de 1914, dans lequel l'auteur évoque les différentes fraternisations qu'il y a eues entre les deux camps pendant cette période.
Christian Carion a tout de suite été touché par cette histoire. Après avoir réalisé Une hirondelle fait le printemps, il s'attelle donc à la mise en scène de Joyeux Noël. La première étape a été de se documenter sur cet incroyable Noël de 1914. Le réalisateur expliquait ainsi :
J'ai exhumé une série de faits divers extraordinaires dans les archives britanniques pour beaucoup, et plus tard françaises et allemandes. Autant dire que l'on n'y entre pas facilement. Ce sont des lieux essentiellement fréquentés par des historiens professionnels. Grâce à Yves Buffetaut, j'ai pu accéder à ces documents. En France, ils sont gardés par l'armée qui, si elle ne peut en empêcher la consultation, n'en fait pas la publicité. Quant aux archives allemandes, je n'ai pas eu de mal à les consulter puisque beaucoup sont gardées en France, c'est la conséquence de la Seconde Guerre mondiale.
Une trêve historique
Après plusieurs semaines d’affrontement, les soldats allemands et français se retrouvent immobilisés dans leurs tranchées respectives pendant l'hiver 1914. C'est lors de ce moment d’accalmie que les hommes commencent à mettre des noms sur leurs alliés, mais aussi sur leurs ennemis. C'est alors que durant la période de Noël, des trêves sont mises en place par les soldats eux-mêmes. Des trêves évidemment punies de mort par les autorités militaires de chaque nation.
La trêve racontée dans Joyeux Noël est inspirée des événements qui se sont déroulés dans les tranchées entourant la ville d'Ypres, en Belgique. Le matin du 25 décembre 1914, les soldats français et britanniques entendent des chants de Noël monter des tranchées allemandes. Les Allemands installent des sapins de Noël le long de leur tranchée. Comme dans Joyeux Noël, les deux camps se sont ensuite retrouvés sur le No Man's Land pour dîner ensemble, s'échanger des cadeaux et fêter Noël en pleine Première Guerre mondiale. Les allemands et les britanniques ont même disputé une partie de football. Un événement qui avait fait la une du Daily Mirror.
Comme dans le film, le ténor allemand Walter Kirchhoff (incarné par Benno Fürmann) a chanté pour les deux camps. Depuis, une croix a été érigée au mémorial de Ploegsteert pour immortaliser ce repas de paix et de fraternité.