Les Wachowski sont entrés dans l’Histoire du cinéma via “Matrix”. Toutefois, au cours de leur carrière, ils ont enregistré quelques échecs. Et “Jupiter : le destin de l’univers” en fait indéniablement partie.
Jupiter le destin de l’univers : quand les Wachowski jouent au space opera
En 2009, le Président de la Warner de l’époque Jeff Robinov (qui a beaucoup contribué au succès de la saga Matrix) propose aux Wachowski de mettre sur pied une franchise SF dans la lignée de Star Wars. Il faut dire qu’à cette époque, le duo sort d’un retour critique et commercial désastreux avec le sous-côté Speed Racer. Les Wachowski acceptent alors la proposition et mettent en place le projet Jupiter : le destin de l’univers en parallèle du tournage de Cloud Atlas.
Pour rappel, le blockbuster suit Jupiter Jones, une jeune femme somme toute normale qui gagne sa vie en faisant des petits ménages. Son improbable rencontre avec Caine, un ancien chasseur militaire génétiquement modifié, va alors bouleverser sa vie et révéler une chose : celle qu’elle n’est pas aussi ordinaire qu’elle le croit. Et que son héritage génétique pourrait bien bouleverser l’ensemble du cosmos.
A l’époque, Jupiter : le destin de l’univers est un blockbuster très attendu par le grand public. Annoncé comme le successeur de Matrix, il est doté d’un gros budget de 175 millions de dollars et d’un casting solide : Mila Kunis, Channing Tatum, Eddie Redmayne ou bien encore Sean Bean. La première bande-annonce met d’ailleurs l’eau à la bouche, nous promettant un film absolument prodigieux.
Flop !
Après les retours mitigés de Cloud Atlas, c’était la dernière chance pour les Wachowski de convaincre les studios hollywoodiens qu'elles étaient encore bankable. Malheureusement, à l’arrivée, la presse s’est montrée saignante avec le film. De plus, le projet fait un four au box-office avec 183 millions de dollars récoltés, sur un budget de 175. Au delà de l’aspect artistique qui a divisé une partie de son public, il y’a également des raisons “logiques” qui ont fait que le film n’ait pas marché, comme le relatait Ecran Large.
Dans un précédent article, nous avions expliqué que les Wachowski s'étaient montrées pointilleuses sur certaines séquences, ce qui a obligé la Warner à repousser le film de plusieurs mois. Il faut savoir qu’à la différence de la période estivale, la période hivernale est considérée comme plutôt creuse pour les blockbusters. Le fait que Jupiter : le destin de l’univers sorte au mois de février 2015 n’était pas forcément une bonne idée.
Mais la Warner croyait-elle vraiment à ce film, à l’époque ? Pas vraiment, puisque le soutien majeur de ce projet, Jeff Rubinov, est débarqué de l’organigramme de Warner en 2013. Dès lors, le budget faramineux du film (le plus cher que les Wachowski ont obtenu pour un film) n’est plus vu du même œil. Et ce d’autant plus, que durant cette même période, Edge of Tomorrow, une autre production de la Warner, n’arrive pas à rentabiliser son coût de production sur le sol américain (malgré de bons retours critiques).
Par peur de subir un nouveau revers, l’entreprise fait donc des calculs de boutiquiers et sacrifie Jupiter : le destin de l’univers qui se retrouve avec une minuscule promo et une date de sortie mal calculée.
Une nouvelle publicité qui passe mal
Annoncé un an avant comme un mélange de Star Wars et Matrix, et possédant des influences liées aux contes de fée, Jupiter : le destin de l’univers subit, par la suite, un relooking publicitaire par la Warner. Ainsi, pour attirer le public jeune de l’époque friand de productions telles que Twilight ou Hunger Games, il est décidé de vendre le film comme une oeuvre de type Young Adult. La promo est ainsi axée sur la potentielle romance entre Jupiter et Caine, alors que le film est aux antipodes de cela. Devant l’ampleur du désastre, la presse commence alors à annoncer plusieurs mois à l’avance que le film risque d’être un flop. Cela n’aide évidemment pas Jupiter : le destin de l’univers.
Le clou du spectacle arrive lorsque le film est présenté au Festival de Sundance, haut lieu du cinéma indépendant. Une hérésie ! Le blockbuster est évidemment raillé par le public sur place et quelques médias spécialisés y vont de leur verbe pour descendre le film. Après de telles étapes, comment le film pouvait-il diablement réussir au box-office ? Des années plus tard, Channing Tatum avouera que le film était un enfer à tourner, tandis qu’Eddie Redmayne admettra que sa performance était ridicule.
Heureusement, les Wachowski se rattraperont plus tard via Netflix avec la série Sense8