« Justice League » n’a pas convaincu lors de sa sortie en salle, mais aucun obstacle n’est en mesure d’arrêter les six héros. L’adaptation DC Comics sera donc disponible dans les bacs dès ce mercredi 21 mars.
Pour un budget estimé à 300 millions de dollars, les recettes internationales de Justice League s’élèvent, elles, à environ 658 millions. S’il ne s’agit pas d’un désastre – loin de là -, le film réalisé par Zack Snyder ne parvient pas à renouveler le succès rencontré par son Batman v Superman en 2016. Est-ce que Warner Bros aurait dû attendre davantage pour cultiver l’impatience des spectateurs ? Après tout, le souvenir de l’acclamé Wonder Woman était encore vif lors de sa première projection en novembre 2017. Certains supposeront que cela n’aurait pas été un mal, et que l’étape de post-production s’en serait trouvée plus soignée.
Whedon contre l’Univers
Les intéressés savent désormais que Snyder a été en incapacité d’apporter les dernières touches à son projet. À la barre de plusieurs reshoots et du montage final, Joss Whedon (Avengers) a retrouvé sa place près des super-héros. S’il a troqué l’univers Marvel contre celui DC Comics, cette nouvelle chance de faire ses preuves n’a pas été jugée satisfaisante par les critiques. Les passionnés se sont alors regroupés afin de manifester. Leur revendication ? Avoir accès à une version 100% approuvée par le réalisateur original. Pourtant, qui sait si Justice League aurait connu un sort différent si ce dernier avait été présent de A à Z ? Nous ne le saurons probablement jamais puisque les studios ont fait la sourde oreille. Par conséquent, il ne reste plus qu’à espérer qu’Aquaman, dirigé par James Wan (Saw), redorera le blason des retranscriptions DC sur grand écran.
Justice League : l’effet de la kryptonite verte ?
Justice League est ce que le stéréotype du blockbuster américain fait de mieux : fonds verts à outrance, un terrible manque de profondeur et d’émotions, ainsi que des cascades rendues possibles uniquement par l’utilisation de doublures numériques. Si le féminisme omniprésent dans Wonder Woman a été salué, le public est ici confronté à une quête on ne peut plus classique manquant d’enjeux universels. Est-ce que l’on s’ennuie durant les deux heures précises que dure le long métrage ? Tout dépend à qui vous le demandez. Pur divertissement, cette réunion des plus grands héros saura contenter l’audience souhaitant décompresser à l’aide d’une soirée pop-corn. Nul doute d’ailleurs que l’humour assumé de Flash, interprété par Ezra Miller (Les Animaux Fantastiques), détendra aussi l’atmosphère de ce moment.
Si Denis Villeneuve (Blade Runner 2049) a révélé son besoin viscéral de faire travailler son casting dans des décors réels, celui de Justice League n’a pas eu cette chance. Ce n’est pas tant l’apparence des lieux qui dérange (un peu quand même), mais l’antagoniste Steppenwolf. Si les ennemis numériques de la trilogie du Hobbit n’étaient pas tous fameux, celui-ci déçoit à bien des égards. Son apparence est trop artificielle pour être menaçante, et sa personnalité laisse à désirer. En-dehors de la menace qu’il souhaite lâcher sur le monde, qui est-il ? Quelles sont ses motivations ? A-t-il d’autres atouts que celui de savoir manier son arme ? Malgré que ces questions trouvent leurs réponses dans les comics, elles devraient être partagées dans le film. En définitive, l’originaire d’Apokolips ne possède pas le charisme nécessaire pouvant le faire figurer parmi des méchants cultes tels que Dark Vador ou le Joker.
Une panoplie de super-éditions ?
Justice League est disponible sur tous les supports physiques actuellement commercialisés : DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D et Blu-ray 4K. Les plus regardants regretteront cependant cette nouvelle manie adoptée par plusieurs distributeurs, à savoir de réaliser des jaquettes bilingues. Les logos sont peu esthétiques, voire parfois en contradiction, et rebutent plus qu’elles ne poussent à l’achat. Un moyen comme un autre de pousser l’acheteur vers le digital ?
Le steelbook est également disponible en exclusivité FNAC, et contient la bande originale signée Danny Elfman en supplément. Quant au coffret spécial du même marchand, il renferme un objet connecté permettant d’être plongé au cœur de l’actualité DC. Disponible depuis plusieurs mois, il contient une carte cadeau à hauteur de 34,99€ dans le but d’acheter le Blu-ray. L’initiative est originale. Superflue ? C’est à vous de voir.
Une qualité sans bavure
Filmé sur pellicule 35mm par Fabian Wagner (Game of Thrones), Justice League a bénéficié d’un master 2K. Il s’agit bel et bien d’un agrandissement gravé sur le disque en Ultra HD. Fort heureusement, la galette ne démérite pas et son mode HDR offre un réel avantage en matière de contrastes et de hautes lumières.
Son homologue Full HD est dénué de défaut, encore que le grain intrinsèque à l’argentique se fait rare. La cause n’est pas une compression abusive, mais le résultat des nombreux effets spéciaux et autres retouches. La palette hétérogène des couleurs est aisément reproduite, et les noirs ne sont jamais bouchés. Étant donné les différences esthétiques présentées au cours des deux heures, il ne pouvait en être autrement sans nuire à l’expérience. L’image parfaitement ciselée partage des détails en quantité plus que généreuse. Ainsi, le spectateur peut notamment profiter pleinement de l’effort entrepris lors de la conception des costumes. Impossible donc de blâmer le travail irréprochable réalisé pour le Blu-ray, bien que placer les bonus sur un second disque aurait permis au film de mieux respirer.
Niveau sonore, le Blu-ray met à disposition une piste Dolby Atmos 7.1 en version originale et français, couplée à un encodage DTS-HD 5.1 pour les deux langues. La spatialisation fournie par l’audio en Atmos est plus satisfaisante, mais les basses sont un tantinet plus percutantes en DTS-HD. Le public est l’ultime juge qui doit alors trancher selon ses préférences.
Des bonus scrutés à la vision laser
Les plus curieux auront de quoi se rassasier puisque le disque offre une heure et quart de suppléments. Of course, un commentaire audio aurait été fortement apprécié, mais son absence n’est guère étonnante puisque Zack Snyder et Joss Whedon sont tous deux portés disparus ! Si le premier a confié ne pas avoir regardé Justice League, la disparition du créateur de Buffy contre les vampires est surprenante.
- Le retour de Superman (2:04 min) : il s’agit en réalité de deux scènes coupées. La première est dénuée de dialogue et se déroule peu après la résurrection du héros qui part en quête de son costume. La seconde est un très bref dialogue entre ce dernier et Alfred.
- En route vers la justice (14:10 min) : retour sur la Ligue des Justiciers à travers les décennies, ainsi que sur l’Âge d’argent de DC Comics. La featurette est composée de morceaux d’interview de l’écrivain Dan DiDio, du dessinateur Jim Lee, et de Deborah Snyder (Man of Steel) parmi tant d’autres. Des images du tournage, accompagnées d’extraits des comics et des séries animées sont fréquents et contrebalancent avec les passages de l’œuvre cinématographique.
- Au cœur de la justice (11:52 min) : ponctué d’entretiens avec le casting et autres personnalités, ce bonus aborde ce que les individus perçoivent en Batman (la justice), Wonder Woman (la compassion et la sincérité) et Superman (l’espoir).
- La technologie dans Justice League (8:14 min) : avec Ray Fisher aux commandes, ce court-métrage adresse l’importance occupée par la technologie. Puisque l’innovation humaine est indispensable pour Bruce Wayne, le chef décorateur Patrick Tatopoulos revient sur le Flying Fox ainsi que le Knightcrawler. Le costumier Michael Wilkinson s’arrête quant à lui sur Barry Allen et sa combinaison de survie constituée de plus de 100 pièces. Sa conception a nécessité des imprimantes 3D, mais aussi plusieurs pairs de mains. Si la technologie est un atout pour eux, c’est une source de conflits pour Victor Stone.
- Justice League : les nouveaux héros (12:24 min) : ce supplément se concentre sur le trio constitué par l’outsider Aquaman, Flash, et Cyborg pour qui le tournage s’est passé… en pyjama !
- Steppenwolf, le conquérant (3:03 min) : petit focus sur l’antagoniste avec sa voix Ciarán Hinds (La Dame en noir).
- Analyses des scènes (15:16 min) : le spectateur a le choix entre l’option « tout lire » ou une sélection individuelle pour Les nouvelles Amazones (3:32 min), Le sauvetage de Wonder Woman (3:15 min), Heroes Park (5 min) et La bataille du tunnel (4:30 min).
- Les costumes de Justice League (10:21 min) : illustrations, croquis, collage, tests couleurs, prototypes… Les différentes phrases de l’élaboration des costumes sont présentées par Mickael Wilkinson.