Dans "Kill Bok-soon", film coréen disponible sur Netflix, une tueuse interprétée par Jeon Do-yeon tente de gérer au mieux sa carrière tout en assurant dans son rôle de mère. Un pitch aguicheur pour un résultat qui n'est pas à la hauteur.
Kill Bok-soon : tueuse et mère de famille
Kill Bok-soon est le cinquième long-métrage de Byun Sung-hyun, après notamment le film policier violent Sans pitié (2017), et le thriller politique Kingmaker (2022). Deux films qui comptent dans leur casting le charismatique Sol Kyung-gu, à nouveau présent dans Kill Bok-soon. Cependant, la vraie star de celui-ci c'est Jeon Do-yeon, vue récemment dans Défense d'atterrir (2022) et Lucky Strike (2020).
Elle interprète ici une tueuse à gages qui travaille pour MK, la plus importante agence de tueurs. Elle est même considérée comme la meilleure dans ce domaine et aussi respectée qu'enviée par ses collègues. Seulement, si elle excelle dans son métier, ce n'est pas le cas dans son rôle de mère. Gil Bok-soon élève en effet seule sa fille Jae-young (Kim Si-a) et lui cache sa véritable profession. La relation entre les deux est compliquée. L'adolescente rejette sa mère et souffre en silence en n'osant pas avouer son homosexualité.
C'est parce qu'elle sent toujours plus de distance avec sa fille que Bok-soon songe à prendre sa retraite. Ce que ne voit pas d'un très bon œil son employeur Cha Min-kyu (Sol Kyung-gu), très attaché à elle. C'est d'ailleurs à cause de leurs rapports que la directrice Cha Min-hee (Esom) envie la tueuse, et compte lui mettre des bâtons dans les roues.
Un personnage peu attachant et de l'action oubliable
Il y a dans Kill Bok-soon une base simple, avec une tueuse qui tente d'assurer en tant que mère. Une vibe Au revoir à jamais (1996) qui aurait pu être mieux utilisée. Car à cela s'ajoute tout un tas de sous-intrigues pas toujours évidentes à comprendre, mais amenées par le réalisateur pour justifier certaines scènes d'action. Comme avec le personnage secondaire Han Hee-sung (Koo Kyo-hwan), ancien protégé de Bok-soon qui aimerait rejoindre l'élite des tueurs. Sans qu'on ne sache bien pourquoi, son patron refuse de le faire évoluer, ce qui fera grandir son ressentiment envers une Bok-soon hautaine à son égard.
C'est justement le caractère de cette héroïne qui empêche de véritablement apprécier le film. Un personnage assez antipathique dont les valeurs laissent perplexe. Dans sa grande demeure, cette tueuse dont les contrats sont les plus chers prône d'une certaine manière un capitalisme déshumanisé. Pour elle, et l'entreprise qu'elle défend, seuls les meilleurs et les plus riches peuvent dominer, quand les autres, les tueurs moins bien classés et les indépendants, devront se contenter des miettes et verront toute volonté de révolte être réduite à néant.
Enfin, au-delà de ce sous-texte qui interroge, Kill Bok-soon ne parvient pas à véritablement surprendre, que ce soit par son intrigue ou ses scènes d'action. Il y a bien des idées de mise en scène, comme lorsque la tueuse anticipe ses combats à la manière des Sherlock Holmes de Guy Ritchie, mais en bien moins inspiré. Pas suffisant pour rendre le film mémorable, bien en dessous de ce qu'on pouvait espérer.
Kill Bok-soon est disponible le 31 mars sur Netflix.