Kompromat : de quelle histoire vraie s'inspire le film ?

Kompromat : de quelle histoire vraie s'inspire le film ?

Le film "Kompromat" avec Gilles Lellouche est librement inspiré d'une histoire vraie s'étant déroulée en Russie en 2015. Cependant, l'homme victime de ce kompromat a tenu à prendre ses distances avec le long-métrage de Jérôme Salle.

Kompromat : Gilles Lellouche victime d'un complot

Sorti en septembre 2022, Kompromat est un thriller français mis en scène par Jérôme Salle avec Gilles Lellouche dans le rôle principal. Ce dernier interprète Mathieu Roussel, responsable de l'Alliance Française en Russie, qui est arrêté sous les yeux de sa fille et incarcéré. Victime d'un complot fomenté par les services secrets russes, car jugé ennemi de l'État, il n'a pas d'autre choix que de s'évader pour éviter la prison à vie.

Le titre du film est une arme classique utilisée en Russie. Il s'agit de faux documents compromettants destinés à faire taire une personne. Comme on le voit dans le long-métrage, les faux documents sont souvent grotesques, mais suffisent à se débarrasser d'un individu.

Gilles Lellouche dans Kompromat
Gilles Lellouche dans Kompromat © SND

L'histoire vraie de Yoann Barbereau

L'intrigue du film de Jérôme Salle est librement inspirée de ce qu'a vécu Yoann Barbereau en 2015. En effet, alors qu'il était directeur de l'Alliance française d'Irkoutsk, en Sibérie orientale, le français est victime d'un kompromat. Comme on peut le voir dans le long-métrage, il est arrêté sous les yeux de sa fille par des agents du FSB. Accusé d'avoir commis des actes pédocriminels, il est jeté en prison après avoir été torturé.

Après une évasion rocambolesque et une longue cavale, il parvient à rejoindre la France en 2018. Le lendemain de son retour, il est interviewé par Elise Lucet sur le plateau d'Envoyé spécial.

Une fois en sécurité, il écrit son calvaire dans le roman Dans les geôles de Sibérie, paru en 2020. Le livre connaît un très grand succès et est traduit dans plusieurs langues.

En avril 2020, l'État français est condamné par le tribunal administratif à indemniser Yoann Barbereau pour les préjudices qu'il a subis. En effet, l'État a failli à sa mission de protéger son agent, alors qu'il n'avait commis aucune faute.

Le 20 juillet 2021, la Cour européenne des droits de l'homme condamne la Russie. Elle constate "la violation de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans la procédure opposant Yoann Barbereau à l'État russe".

Même si le film est librement inspiré de son histoire, Yoann Barbereau a tenu à prendre des distances avec le long-métrage de Jérôme Salle. Ainsi, il avait déclaré dans un post publié sur son compte Facebook que le film était "loin de lui" et qu'il n'avait pas été associé à l'élaboration du long-métrage :