Ce soir, Arte diffuse le film "La Confession" avec Romain Duris et Marine Vacth. L'occasion de revenir sur l'histoire vraie du prêtre "Leon Morin", qui s'appelait en réalité l'abbé Peillet.
La Confession : Romain Duris devient le prêtre Léon Morin
Sorti en 2017, le film La Confession de Nicolas Boukhrief est une nouvelle adaptation du roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck publié en 1952, et déjà adapté au cinéma avec le film éponyme de Jean-Pierre Melville, sorti en 1961, avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva.
Le film se déroule sous l'Occupation allemande et raconte l'histoire d'une jeune femme communiste et athée, Barny, jouée par Marine Vacth, qui est intriguée par l'arrivée d'un jeune prêtre, l'abbé Léon Morin, interprété par Romain Duris. Malgré elle, Barny est déstabilisée par l'intelligence et le charme du prêtre, qui remet en question ses certitudes les plus profondes.
Une histoire vraie ?
Comme mentionné par l'auteure Béatrix Beck dans ses confidences parues en 1998, le prêtre Léon Morin lui a été inspiré par l'abbé Jules Albert Peillet (1914-1998). Béatrix Beck a fait sa connaissance à l'église Saint-Louis, à Grenoble, en 1941. Elle racontait ainsi dans ses mémoires (via Le Point) être tombée sous le charme de ce prêtre pas comme les autres, et s'être convertie au catholicisme après cette rencontre qui changea sa vie. Barny est ainsi l'alter ego de l'auteure, qui avait déjà utilisé ce pseudonyme dans son premier roman, simplement intitulé Barny.
Après la sortie du roman (qui reçut le prix Goncourt), et surtout le film de Jean-Pierre Melville, le prêtre Jules Albert Peillet a soudain reçu la visite de nombreux badauds, désirant rencontrer le célèbre "Léon Morin". Cependant, comme le mentionnait sa famille, le roman et le film ne relataient pas forcément ce qu'il pouvait ressentir.
La famille dit n'avoir jamais cherché à faire la lumière sur les dessous de la relation entre l'abbé et Béatrix Beck. Ses neveux et nièces avaient déclaré à ce propos :
"Nous nous demandions si cette femme avait essayé de le détourner… mais ne la connaissions pas. Et puis, nous étions fiers, parce que son livre montrait notre oncle comme un personnage, et en voyant le film de Melville, nous l'avons reconnu en Belmondo, qui avait le même côté gouailleur."
Concernant le film de Jean-Pierre Melville, Béatrix Beck l'avait considéré comme une trahison, car il en faisait, à l'instar de La Confession, "l'histoire d'un amour impossible". À la mort de l'abbé Peillet en 1998, aucune trace concernant sa supposée relation amoureuse avec Béatrix Beck n'a été retrouvée.