En 2005, Steven Spielberg se lance dans l'adaptation de « La Guerre des mondes ». C'est la deuxième fois que le roman de H.G. Wells est porté au cinéma. Mais avez-vous réellement compris la fin du film ? On vous présente une autre façon d'analyser ce dénouement.
La Guerre des mondes : Steven Spielberg adapte un classique de la science-fiction
C'est en 1898 que le roman La Guerre des mondes est publié pour la première fois. Écrite par H.G. Wells, cette histoire d'une race extraterrestre qui débarque sur Terre pour voler nos ressources naturelles devient rapidement un des échelons marquants de la science-fiction moderne. Face au succès de ce roman, La Guerre des mondes a été adapté au cinéma à deux reprises. La première fois en 1953 sous la direction de Byron Haskin, et la seconde fois en 2005 par Steven Spielberg.
Porté par Tom Cruise, La Guerre des mondes a rencontré un succès à tous les niveaux. Aux Oscars, il obtient trois nominations. Côté box-office, le blockbuster de Steven Spielberg rapporte plus de 600 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de 132 millions.
Une fin dissimulée ?
Il existe plusieurs façons d'interpréter le dénouement de La Guerre des mondes. Souvenez-vous, à la fin du film, l'humanité est sauvée in-extremis de la menace extraterrestre. Ces êtres venus d'ailleurs meurent mystérieusement à cause de la présence d'un virus terrestre. D'une certaine manière, les défenses immunitaires de la planète Terre sont venues à bout de cette menace galactique. Par la suite, Ray Ferrier, le personnage incarné par Tom Cruise, arrive avec sa fille chez les parents de son ex-femme. Il découvre que son fils n'est finalement pas mort et a réussi à rejoindre la maison de ses grands-parents.
Ce dénouement un peu trop simple peut être analysé d'une autre manière. Et si Ray Ferrier avait tout imaginé, et que son fils était bien mort ? En effet, la mise en scène de Steven Spielberg est un peu étonnante à la fin de La Guerre des mondes. Le cinéaste enchaîne ses séquences d'une façon qui ne lui ressemble pas. Alors que le metteur en scène se concentre sur le regard de Tom Cruise, le fils de son héros, incarné par Justin Chatwin, fait son entrée dans le champ comme une apparition, sans que les spectateurs ne le voient sortir explicitement de la maison de ses grands-parents.
Il est assez difficile d'imaginer comment Robbie Ferrier aurait pu survivre à l'attaque des extraterrestres. Même si sa mort serait en hors champs, beaucoup de choses semblent indiquer son décès. Dans cette séquence finale, Robbie n'a d’interaction qu'avec son père, comme si le reste des personnages ne le voyaient pas. Il est toujours mis en scène dans des plans où il est seul, et n'est jamais présenté sur le même champ que sa mère, incarnée par Miranda Otto. Même sa propre sœur n’interagit pas avec lui.
Dans la lignée de Minority Report
Steven Spielberg pourrait donc avoir rejoué la recette de Minority Report (2002). Une fausse happy-end qui pourrait se dérouler en fait dans l'esprit du protagoniste. Dedans, John Anderton est libéré de prison et renoue avec son ex-femme, qui attend désormais un enfant. Mais Steven Spielberg laisse plusieurs indices pour laisser entendre que tout ceci ne serait qu'un songe idyllique du héros (comme par exemple le changement de grain dans l'image). Si on suit cette logique, le personnage de Tom Cruise dans La Guerre des mondes ramène bien sa fille à son ex-compagne. Mais son fils aîné serait bien décédé pendant la guerre contre les extraterrestres.
Puisque les deux films se répondent, notamment dans la thématique de l'échec d'un père de famille qui tente de renouer avec ses enfants, on peut éventuellement croire que Spielberg a rejoué la carte de la double lecture. Une manière aussi, pour lui, d'enfumer la Paramount avec une conclusion positive, mais une narration plus ambiguë. On vous laisse en tout cas analyser la fin de La Guerre des mondes comme vous le désirez. Et on vous invite à nous donner votre avis sur la question.