Dès ses premières secondes, "La Nuit du 12" annonce que le film traite d'une affaire irrésolue. Dominik Moll et son coscénariste Gilles Marchand ont écrit une version qui révélait l'identité du coupable, et qui "ne fonctionnait pas du tout".
La Nuit du 12 : un thriller fascinant
Septième long-métrage de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Seules les bêtes), La Nuit du 12 s'ouvre sur un crime épouvantable. Alors qu'elle rentre chez elle après une fête organisée dans une maison voisine, Clara (Lula Cotton-Frapier) est aspergée d'essence par un homme et brûlée vive à quelques mètres de chez elle, dans la Maurienne. Le lendemain, les membres de la PJ de Grenoble, parmi lesquels Vivès (Bastien Bouillon) et Marceau (Bouli Lanners), débutent leur enquête.
Ils interrogent plusieurs individus ayant fréquenté Clara et s'aperçoivent qu'ils sont tous de potentiels suspects. Au fil des semaines, Vivès et Marceau sont de plus en plus hantés par cette affaire qui stagne et commencent à perdre pied. Anouk Grinberg, Johan Dionnet, Théo Cholbi, Julien Frison, Thibaut Evrard, Paul Jeanson et Mouna Soualem interprètent les autres personnages submergés par le doute et le besoin de découvrir la vérité dans ce thriller fascinant qui questionne la masculinité, où la frustration et le sentiment d'injustice l'emportent souvent.
Un film inspiré de l'affaire Maud Maréchal
Pour La Nuit du 12, le réalisateur s'est en partie basé sur l'ouvrage 18.3 - Une année à la PJ de Pauline Guéna, qui a suivi des agents de la police judiciaire de Versailles entre 2015 et 2016. Dans ce livre est notamment évoqué le meurtre d'une femme brûlée vive alors qu'elle rentrait chez elle. Il s'agit probablement de l'affaire Maud Maréchal, morte dans ces circonstances dans la nuit du 12 au 13 août 2013.
Lors d'un entretien accordé au site Chaos Reigns, Dominik Moll assure qu'un extrait de l'ouvrage l'a particulièrement marqué :
À la PJ, on raconte qu'un jour ou l'autre, chaque enquêteur tombe sur un crime qui le hante et qui va l'obséder.
"Plus on cherche et plus le mystère s'épaissit"
Une phrase qui "l'accroche" et qui donnera tout son sens au film. Le cinéaste et son coscénariste Gilles Marchand se lancent ensuite dans l'écriture du script et hésitent pendant un temps à dévoiler l'identité du coupable. Le tandem écrit même une version qui va dans ce sens, et qui "ne fonctionne pas du tout", comme l'explique Dominik Moll à Première.
Ils décident finalement de se consacrer à une affaire irrésolue, comme le long-métrage l'annonce dès les premières secondes. Dans le dossier de presse, le réalisateur précise :
Dès le début de notre travail d’écriture avec Gilles nous avons senti qu’une enquête irrésolue avait quelque chose de singulier et pouvait être captivante. (...) Souvent quand un film retrace une affaire criminelle on commence en disant au spectateur "voilà un meurtre" et on finit par "voilà l’assassin" et c’est réglé, on ne se pose plus de questions. Ce n’est pas ce que je voulais faire. Ce qui m’a hanté dans cette histoire, c’est le mystère. Et précisément le fait que plus on cherche et plus le mystère s’épaissit. (...) Le mystère dévoile les fonctionnements institutionnels et humains bien plus que la résolution.