Vous n'avez rien compris à la fin de "La Plateforme 2" sur Netflix ? On vous explique ce que vous avez peut-être loupé. ATTENTION ! Cet article contient des SPOILERS sur la fin du film !
La Plateforme 2 est enfin dispo sur Netflix
La suite du film La Plateforme (qui avait connu un énorme succès en 2020) est enfin disponible sur Netflix, et plonge à nouveau les spectateurs dans un univers dystopique. Cette fois-ci, l'histoire se concentre sur deux nouveaux personnages, Perempuán et Zamiatin, qui arrivent dans la "Fosse" au 24ème étage, un niveau relativement élevé par rapport à d'autres prisonniers situés plus bas dans la hiérarchie de ce système carcéral unique.
La Fosse est régie par une série de règles strictes imposées par un mystérieux leader connu sous le nom de "Maestro". Chaque prisonnier doit manger uniquement le plat qu'il a choisi lors de son arrivée. Toute violation de cette règle peut entraîner des sanctions violentes, appliquées par les "Élus", des prisonniers chargés de maintenir l'ordre dans cet environnement cruel.
Comme dans le premier film, La Plateforme 2 illustre la brutalité d'un système qui prétend instaurer l'équité, mais finit par générer davantage de chaos et de violence. Le film explore des thèmes de survie, de solidarité et de trahison, le tout dans une atmosphère oppressante où chaque étage devient un microcosme de désespoir et de lutte pour la survie.
Le personnage de Perempuán, après avoir perdu son compagnon de cellule Zamiatin, rencontre une nouvelle codétenue qui lui explique son plan pour s'échapper. Elle découvre que l'intervalle utilisé pour "réinitialiser" la Fosse, pendant lequel un gaz soporifique est diffusé, pourrait être son seul moment de fuite. Pour cela, elle doit rester éveillée en mangeant la peinture de Goya, Le Chien qui se trouve quelque part dans La Fosse.
Comment comprendre la fin du film ?
La fin de La Plateforme 2 soulève, comme le premier film, de nombreuses questions. Après une série de rebondissements sanglants et de batailles internes dans la Fosse, Perempuán parvient à survivre et à rester éveillée grâce à la consommation de la peinture. Alors qu’elle est sur le point de s’échapper, elle découvre un enfant laissé sur le dernier niveau de la Fosse.
Elle choisit de le sauver plutôt que de se sauver elle-même. Le film se termine sur une note ambiguë : Perempuán aide l’enfant à monter sur la plateforme, et la fin suggère que seuls les enfants peuvent s’échapper, tandis que les adultes, comme elle, sont condamnés à rester dans la Fosse.
Le générique commence à défiler, et c'est là que le plus gros twist arrive.
La Plateforme 2 est un préquel ?
À la fin de La Plateforme, Goreng se sacrifiait pour envoyer la petite fille qu'il avait sauvée à la surface, en tant que symbole de révolte contre le système. Dans La Plateforme 2, le personnage de Perempuán découvre un enfant à l'étage 333, et choisit de se sacrifier pour qu'il puisse échapper à la Fosse.
Juste avant que le film ne se termine, après le début du générique, Goreng apparaît sur la plateforme, avec la petite fille qu'il a sauvée à la fin du premier film, sans qu'on ne puisse connaître combien de temps s'est déroulé entre la descente de Perempuán et celle de Goreng, mais un détail pourrait l'expliquer, nous y reviendrons plus bas.
Ce moment crucial révèle que La Plateforme 2 se déroule en réalité avant les événements de La Plateforme. L'apparition de Goreng, qui était censé avoir trouvé la rédemption dans le premier film, permet de comprendre que tout ce qui précède, y compris les événements impliquant Perempuán, se déroule avant sa propre descente dans La Plateforme.
Un autre détail qui renforce cette théorie est la présence de Trimagasi dans La Plateforme 2. Ce personnage, qui est le compagnon de cellule de Goreng dans le premier film, est un nouvel arrivant dans le deuxième opus. Or, dans le premier film, on apprend qu'il arrive à la fin de son incarcération d'un an. Cela signifierait que La Plateforme 2 se passe environ un an avant les événements de La Plateforme.
Une mort certaine
La Plateforme 2 présente de nouvelles règles et une nouvelle organisation au sein de la Fosse, avec l'introduction du "Maestro", ce mystérieux leader qui instaure une idéologie fondée sur la solidarité forcée et un régime autoritaire. Ces règles ne sont pas évoquées dans le premier film, où le chaos semble davantage dominant. Le fait que La Plateforme ne mentionne jamais ce régime organisé et ses figures de pouvoir indique que les tentatives du "Maestro" ont échoué ou ont disparu avec le temps. Le chaos auquel est confronté Goreng découle donc des actions de Perempuán.
À la toute fin, le film suggère que la "libération" de l'enfant est un symbole qui ne suffit peut-être pas à changer fondamentalement le système. Les scènes après le générique montrent que le cycle se répète, avec d'autres enfants amenés dans la Fosse pour subir le même sort.
Cela laisse présager que le système autoritaire qui contrôle la Fosse n'est pas simplement intéressé par l'équité ou la solidarité, mais par l'expérimentation sur les comportements humains, particulièrement sur l'instinct de survie.
La chute de Perempuán, après s'être cognée la tête, suggère qu'elle rencontre une mort certaine, tout comme Goreng dans le premier film (ce qui avait d'ailleurs été confirmé par le réalisateur lors de la sortie).
Le niveau 333 : le purgatoire moderne ?
Le niveau 333 dans La Plateforme 2 peut être interprété comme un purgatoire symbolique où les personnages sont confrontés à leurs propres démons intérieurs. Le chiffre 333, évoquant la moitié de 666, le nombre associé à la "Bête" dans la tradition chrétienne, (il y a deux détenus par palier), joue ici un rôle clé dans la symbolique du film. Il renforce l’idée que la Fosse n’est pas simplement une prison physique, mais aussi un espace où les âmes des personnages sont mises à l'épreuve, entre rédemption et damnation.
Chaque personnage qui atteint ce niveau ultime est forcé de faire face à ses propres actions, ses péchés et son passé. Perempuán, par exemple, est hantée par la mort accidentelle du fils de son ancien compagnon (qui pourrait être Goreng), qu'elle n'a jamais vraiment assumée. Sa quête dans la Fosse devient une tentative de rédemption, un chemin de croix personnel où elle essaie de réparer symboliquement ce qu'elle n’a pu faire dans le monde extérieur.
Ce dernier niveau, un espace sombre et désolé, pourrait ainsi être vu comme une version modernisée et métaphorique du purgatoire. Il place les détenus dans une position de choix moral ultime : se sacrifier pour le bien commun ou céder à l'égoïsme et aux instincts de survie. Comme dans le purgatoire traditionnel, les âmes doivent souffrir et expier leurs fautes pour espérer une forme de libération, que ce soit symbolisée par le salut du jeune garçon ou par une autre forme de rédemption personnelle.
Cette confrontation avec leurs démons intérieurs permet de comprendre pourquoi certains personnages, comme Goreng et maintenant Perempuán, choisissent de se sacrifier pour offrir une chance de rédemption à une nouvelle génération représentée par l'enfant. Il s'agit d'un voyage symbolique vers la purification de l'âme, où ceux qui acceptent de souffrir pour les autres peuvent espérer sortir du cycle infernal de la Fosse.