Près de vingt ans après le drame "Marqué par la haine", Paul Newman et Steve McQueen se donnent à nouveau la réplique dans "La Tour infernale". Pendant la production, le second fait tout pour que son rôle soit aussi important que celui du premier, ce qui crée quelques tensions...
La Tour infernale : casting prestigieux pour immeuble en feu
Après le succès de L'Aventure du Poséidon en 1972, les films catastrophe deviennent en vogue à Hollywood. Une mode qui donne naissance à de nombreux longs-métrages dotés d'un casting prestigieux mais largement dispensables comme Terreur sur le Britannic ou Meteor, ainsi qu'à de grosses productions devenues des références comme La Tour infernale.
Pour ne pas se concurrencer autour d'un projet aussi ambitieux, les studios 20th Century Fox et Warner Bros. s'associent pour monter le film de John Guillermin (Le Pont de Remagen, King Kong). Sorti en 1975 en France, le long-métrage se base sur les intrigues de deux romans : The Tower de Richard Martin Stern et The Glass Inferno de Thomas N. Scortia et Frank M. Robinson.
Ce qui explique en partie la multitude d'intrigues, le scénariste Stirling Silliphant voulant reprendre certains des personnages principaux des deux ouvrages. La Tour infernale débute peu de temps avant l'inauguration à San Francisco du plus grand gratte-ciel au monde, dont la hauteur dépasse 500 mètres. Alors que 300 invités sont réunis, parmi lesquels l'architecte Doug Roberts (Paul Newman), un incendie se déclare à cause d'un court-circuit. Colonel des sapeurs-pompiers du 5e bataillon de la ville, Michael O'Halloran (Steve McQueen) se rend sur place pour tenter de sauver les personnes prises au piège dans l'immeuble.
William Holden, Faye Dunaway, Fred Astaire, Jennifer Jones, Susan Blakely, Richard Chamberlain, O.J. Simpson, Robert Vaughn et Robert Wagner complètent l'impressionnant casting du film. En 1975, La Tour infernale remporte trois Oscars : Meilleure photographie, Meilleur montage et Meilleure chanson originale pour We May Never Love Like This Again.
Une rude compétition entre Paul Newman et Steve McQueen
Lorsqu'ils se donnent la réplique en 1956 dans le drame Marqué par la haine de Robert Wise, Paul Newman est une étoile montante à Hollywood, tandis que Steve McQueen enchaîne les petits rôles. Près de vingt ans plus tard, ils sont tous les deux des stars lorsqu'ils se retrouvent dans La Tour infernale.
Entre les deux têtes d'affiche, la compétition est rude. Steve McQueen exige que Paul Newman ne lui vole pas la vedette et insiste pour avoir le même temps de présence que lui à l'écran. Il aurait même demandé au scénariste Stirling Silliphant de lui ajouter des lignes de dialogues pour en avoir autant que son partenaire. S'il idolâtre la star de L'Arnaqueur et Luke la main froide, il est aussi profondément jaloux.
Une attitude qui énerve Paul Newman sur le tournage. Dans l'ouvrage Paul and Me, l'ami proche de l'acteur A. E. Hotchner raconte que lors d'une visite sur le plateau, il est témoin de la fureur du comédien à l'égard de Steve McQueen, qu'il qualifie de "poule mouillée".
Des années plus tôt, en 1960, Steve McQueen veut déjà être traité sur le même pied d'égalité que Yul Brynner pendant le tournage du western Les Sept mercenaires. Trois ans plus tard, il demande à ce que certaines scènes de La Grande évasion soient réécrites pour que son personnage gagne en importance.