Saviez-vous que le film d'Étienne Chatiliez "La vie est un long fleuve tranquille" était basé sur une histoire vraie ayant eu lieu en 1950 à Roubaix ? On vous raconte cette invraisemblable fait divers.
La vie est un long fleuve tranquille : déjà 35 ans
En février 1988, Étienne Chatiliez réalisé un coup de maître : son premier long-métrage, La vie est un long fleuve tranquille devient instantanément un classique de la comédie française. Grand succès public et critique, il remporte également deux César (meilleur scénario adapté et meilleur premier film). Il permet en outre de révéler un des acteurs les plus talentueux du cinéma français : Benoît Magimel, qui interprète Momo.
L'action du film se déroule dans une petite ville du nord de la France. C'est là que vivent deux familles nombreuses, radicalement opposées. D'un côté il y a les Groseille et leurs six enfants, qui vivotent dans un HLM. Leur vie n'est faite que de combines et de larcins. De l'autre il y a les Le Quesnoy, famille catholique bourgeoise et leurs cinq enfants enferrés dans leurs traditions étriquées. Ces deux clans sont évidemment des parodies des stéréotypes sociaux.
Alors qu'elles n'étaient pas censées se rencontrer, leurs existences vont finir par se mêler lorsqu'elles apprennent que deux de leurs enfants respectifs ont été échangés à la naissance. Momo est en réalité un Le Quesnoy et Bernadette une Groseille. Cette fâcheuse erreur était en fait une action délibérée d'une infirmière, qui a échangé les deux bébés à la maternité pour se venger de son amant gynécologue...
Un film inspiré d'une histoire vraie
Originaire de Roubaix, Etienne Chatiliez s'est inspiré d'un fait divers s'étant déroulé dans la même ville, en 1950 comme point de départ de La vie est un long fleuve tranquille.
En effet, comme relaté par la presse de l'époque, dans la nuit du 27 au 28 août 1950, deux femmes accouchent à la maternité de Roubaix d'un garçon et d'une fille. Mais le lendemain matin, les bébés semblent avoir été échangés. À l'époque, les test ADN n'existent pas, pas plus que les bracelets accrochés aux poignets des nouveaux-nés.
Après une enquête, la justice conclut en 1957 qu'il y a bien eu substitution à l'hôpital de Roubaix, mais ne peut désigner les coupables (même si l'échange viendrait certainement des infirmières, lorsqu'elles ont descendu les bébés pour la toilette le lendemain matin).
Pendant des années, les enfants ont été élevés alternativement par les deux familles respectives, avec droits de visite, comme pour les gens divorcés. Cependant, comme le témoigne cette coupure de journal anglo-saxon, le petit garçon, Henri, aurait davantage souffert de la situation.
En effet, ces lignes décrivent ce dernier comme étant abandonné par les deux familles : sa mère biologique ne tenant pas à le récupérer (car elle voulait absolument une fille) et sa mère adoptive ne lui prêtant pas davantage d'attention. Ainsi, le titre de l'article sera "Le petit garçon que personne ne voulait".