Dans "L'Ascension", Samy doit monter l'Everest pour prouver son amour à la jolie Nadia. Le scénario est adapté d'une histoire vraie tout de même un peu différente.
L'Ascension : on va pas en faire une montagne !
L'Ascension est une comédie française sortie en 2017 et réalisée par Ludovic Bernard. Il s'agit de son premier long-métrage, lui qui a d'abord fait ses armes en tant que premier assistant réalisateur de Mathieu Kassovitz, Guillaume Canet et Luc Besson. Il a depuis mis en scène Mission Pays Basque, Au bout des doigts, et 10 jours sans maman.
On découvre également, dans L'Ascension, les premiers au cinéma de l'humoriste Ahmed Sylla qui y campe Samy, un jeune de banlieue qui déclare sa flamme à Nadia (Alice Belaïdi). Les deux se connaissent depuis leur plus tendre enfance et le jeune homme est amoureux d'elle depuis toujours. Mais la jeune femme l'éconduit, lui confiant qu'elle veut une relation sérieuse avec un homme en qui elle peut avoir confiance. Elle le considère encore comme un enfant, même s'il a 26 ans. Pour lui montrer l'étendu de son amour pour elle, Samy lui confie qu'il ferait n'importe quoi pour elle et qu'il "monterait même l'Everest s'il le fallait !". Nadia en rigole, mais l'idée fait son chemin dans l'esprit du jeune chômeur : il va monter le plus haut sommet du monde pour lui prouver qu'il n'est pas un tocard.
Si cette histoire est au départ un défi personnel, elle devient rapidement un symbole pour tout le quartier du 93 dans lequel sa famille et ses amis vivent. Ce projet fou montre à tous que l'on peut sortir d'une cité pauvre et arriver à faire de grandes choses. Si la ferveur pour le projet de Samy explose en France, son aventure auprès de la montagne sacrée népalaise ne va pas être de tout repos.
L'Ascension a connu un joli succès à sa sortie avec plus de 830 000 spectateurs en salle. Il faut savoir que le film est adapté d'une histoire vraie.
Des monts et merveilles
L'Ascension est en effet l'adaptation du livre Un Tocard à l'Everest, écrit par Nadir Dendoune. Ce Franco-Algérien né en Seine Saint-Denis est un ancien petit délinquant repenti qui aime se lancer des défis. En 1993, il fait Paris-Sidney en VTT. C'est un déclic dans la tête de l'homme qui se découvre alors une âme d'aventurier. En 2001, lors d’un trek jusqu’au camp de base de l’Annapurna, un guide, abasourdi par sa très bonne forme physique, lui demande s'il a déjà fait de l'alpinisme. Ne faisant jamais les choses à moitié, il se dit alors "Et si je montais l'Everest ?".
Comme Samy dans le film, il doit réussir à trouver les fonds pour payer son expédition. Il a un peu d'argent de côté mais reçoit aussi de l'aide financière de la part de ses amis et d'un sponsor. Car au-delà du défi sportif, grimper l'Everest est également une entreprise couteuse à hauteur de 20 000 euros.
Arrivé sur place, personne ne le prend au sérieux. Il n'a pas d'expérience, ne paye pas de mine et se retrouve rejeté par les autres membres de l'expédition. Comme il le dit lui-même, cette mise à l'écart est due probablement à son profil qui dénote dans le monde de l'alpinisme. Il pense qu'il est "trop basané" pour le milieu essentiellement blanc. Pourtant, grâce à sa confiance en lui-même et sa force de caractère incroyable, Nadir réussit l'ascension. Il prend alors une photo avec un cœur sur lequel est écrit "93" pour rendre hommage à son quartier.
Afin de rendre l'histoire du film encore plus feel-good, le réalisateur a donc rajouté une histoire d'amour. Cet élément est finalement le vrai fil conducteur du film. Samy ne fait plus les choses pour se prouver à lui-même qu'il en est capable mais pour se montrer digne de l'amour de Nadia. Pour le spectateur, L'Ascension n'en est que plus agréable à suivre.