Pour mettre en scène avec le plus de réalisme possible "Le Cercle des neiges", Juan Antonio Bayona a notamment posé ses caméras sur le lieu même du drame de la cordillère des Andes.
Un tournage dans les conditions les plus réelles possibles
La grande qualité de l'expérience d'immersion du film Le Cercle des neiges tient au réalisme et à la précision de la reconstitution de cette histoire de survie. Juan Antonio Bayona, avec au total une équipe de 800 personnes pour réaliser son film, a mis la barre très haut et s'est assuré que rien ne serait laissé au hasard.
Il a ainsi posé ses caméras dans différents lieux pour tourner son film et, afin d'obtenir un maximum d'authenticité, a commencé par la Vallée des larmes, à l'endroit même où le crash a eu lieu en octobre 1972.
Vallée des larmes - Andes argentines
La première partie du tournage s'est déroulée pendant quatre semaines et a consisté en la captation par des spécialistes de tournages en altitude d'un maximum de captures des paysages, à toutes les heures et sous toutes les conditions d'éclairage possibles. Laura Pedro, superviseure des effets visuels, explique :
L'équipe a passé quatre semaines dans la Vallée des larmes. On l'a photographiée dans toutes les conditions de lumière possibles. Avant de partir, on avait développé une appli, une sorte de jeu vidéo, pour que Juan puisse planifier tout ce dont on aurait besoin pour le film. Cette étape nous a permis de noter les objectifs, les heures de lumière, les altitudes de la caméra, les positions dans la vallée...
On pouvait "connaître" la montagne avant même d'y avoir mis les pieds. De cette façon, quand on est arrivés sur les lieux, on savait exactement quels plans on devait tourner et à quel moment il fallait le faire. Grâce à ce travail de prévisualisation, on a réussi à incorporer à l'avance tout ce qu'on avait pris dans la Vallée des larmes (photos, films, vues de drones et d'hélicoptères) à ce qu'on a tourné dans la sierra Nevada.
Très difficile d'accès et inhabitable, il était sur le plan logistique impossible de tourner tout le film sur le lieu même du crash. Mais Juan Bayona et son équipe y ont donc tourné des fonds pour ensuite les intégrer aux autres séquences, celles avec les acteurs dans et autour de la carcasse, en Espagne.
Sierra Nevada - Espagne
Obsédé par donner au film Le Cercle des neiges une sensation quasi documentaire, Juan Antonio Bayona a tenu à tourner dans les conditions environnementales les plus proches possibles de l'histoire vraie. Plutôt qu'un studio et des fond verts, la production a donc mis sur pied trois décors dans le massif montagneux de la Sierra Nevada, au sud de l'Espagne, sur le domaine d'une station de ski.
Après que la production a recherché un lieu dans monde entier, le choix s'est porté sur cette région proche de l'équateur et la plus semblable à la cordillère des Andes.
Dans ces montagnes, ils ont ainsi créé un plateau dans l'arrière-pays de Güéjar, à 1000m d'altitude. Un autre à 2000m d'altitude, et enfin un troisième à 3000m, au beau milieu des montagnes, avec des conditions d'ensoleillement très proches de celles de la Vallée des Larmes. Pour chacun de ces décors, une réplique du fuselage de l'avion Fairchild a été construite - cinq répliques ont en tout été fabriquées. Pour le fuselage utilisé dans le décor situé à 3000m, Alain Bainée, créateur des décors, retient de la difficulté :
Celui de la montagne a été sans conteste le plus difficile à gérer, d'autant plus qu'il pesait 7000 kilos et qu'on a dû le monter là-haut. On l'a fabriqué à Madrid, puis on l'a amené jusqu'à la sierra Nevada. Ensuite, on l'a démonté en trois morceaux et on a construit une plateforme qui fonctionnait comme un traîneau géant pour le hisser au haut de la montagne. On a fait ça en trois fois.
Chili - Uruguay - Madrid
Pour la troisième étape du tournage, la moins complexe sur le plan logistique, les équipes du film Le Cercle des neiges ont tourné entre le Chili et l'Uruguay les séquences de début, la présentation des personnages, et de fin du film, le retour des survivants.
Enfin, ne pouvant recréer le moment du crash de l'avion dans des conditions réelles, c'est dans les studios Netflix de Tres Cantos, dans la banlieue de Madrid, que celui-ci a été mis en scène.